jeudi 16 juin 2016

S’aimer assez pour tout se pardonner (1)

L’étape suivante consiste à avoir conscience de toutes ses pensées et émotions et peut a priori sembler insurmontable. Nous pouvons y parvenir si nous avons le courage d’avoir un œil sur nous-mêmes, un regard objectif. Il n’est pas là question en effet de fuir ses vraies pensées et émotions dans le cas où elles ne sont pas en conformité avec la norme de notre environnement.

Il est question de s’aimer assez pour tout se pardonner[i] afin de faire un exact bilan personnel, une honnête évaluation de ses actes par soi-même. Évaluation n’est pas procès. Il est question de savoir comment votre Ciel, votre esprit, règne sur votre Terre, votre corps afin de savoir quelles sont vos réelles opinions sur chaque chose composant le monde.

Parvenir à dégager notre esprit et notre affect de notre famille, de nos amis, de nos collègues, demande du temps. Cette émancipation nécessite que l’on se fasse assez confiance pour subvenir seul à ses besoins, sans dépendance psychoaffective envers nos proches. S’émanciper, c’est couper tous ses liens, ses cordons ombilicaux, matérialisant des relations basées sur la dépendance, la conditionnalité, toutes ces attaches en résumé qui empêchent de pleinement exister dans ce qui est juste pour chacun. Ne plus être l’objet des projections des autres, tout en leur rendant leur propre liberté, c’est devenir adulte. Il peut sembler que cela ne génère que la solitude, cependant, bien au contraire, la démarche honnête de chercher pleinement à exister dans le respect de soi et des autres permet à nos proches de vivre le même bonheur. Dans ces conditions, des liens de partage se créent.

Oser manifester la spécificité de sa personnalité glorifiée, débarrassée de son ego, est juste et bon. C’est grâce à l’unicité de chacun que la Vie peut se manifester dans ses plus belles facettes. Nos actes sont nos créations, nos œuvres d’art qui ont potentiellement la capacité de changer le Monde. L’Histoire de l’Homme est pleine d’êtres humains extraordinaires, qui par leur foi en leur unicité magnifiée, ont mieux que quiconque repoussé les limites de l’Homme.

Du moment que nous nous acceptons dans notre essence, nous pouvons commencer à utiliser totalement nos deux hémisphères afin qu’au milieu apparaisse notre propre voie, fruit de notre « intelligence émotionnelle ».

Lorsque l’Homme vit intérieurement en paix avec sa conscience, qu’il s’est unifiée en tolérant de mettre sous un même toit tous ses paradoxes, ses extrêmes, ses contradictions, il sait qu’il peut suivre ce que son cœur lui murmure.

                           Jean-Christian Balmat





                                                                                     Jean-Christian Balmat


1. Article extrait du livre 


[i] Attention : se pardonner ne veut pas dire oublier ! Devoir se pardonner implique une faute envers soi ou les autres, ce qui implique une dette karmique devant tôt ou tard être payée.