Lorsqu’une personne consulte pour une souffrance d’ordre
psycho-affective, la première étape du processus thérapeutique idéal consiste à
déterminer avec précision le type de problématique et son étendu.
La seconde étape est celle durant laquelle le thérapeute
tente avec tous les moyens dont il dispose de donner assez de détachement à la
personne qui le consulte afin qu’elle voit par elle-même son erreur
comportementale. La souffrance étant la route opposée au plaisir et à la
satisfaction.
Pour le patient qui le vit cela revient symboliquement à
accepter de changer d’habits afin de changer de rôle. Comme nous l’avons vu
dans les précédents articles, cette étape consiste à revisiter toutes les
stratégies et les rituels comportementaux dont le patient se revêt dans ses
échanges sociaux.
Dans la plupart des séances, cette étape se déroule très
bien car le patient entrevoit la possibilité qu’il a de mieux vivre et ressent
du désir pour ce plaisir dont il s’est privé jusque-là.
Alors qu’il parait logique que la personne mette tout cela
en pratique facilement dans sa vie quotidienne, il apparait souvent que la
personne revienne déçue de sa propre incapacité. Alors que se passe-t-il ?
Le carcan invisible
Nos différentes stratégies et rituels comportementaux routiniers sont un
peu comme un carcan duquel on ne sort pas si facilement. Ils sont rassurants de
par leur simplicité de mise en œuvre et constitue « les programmes de
fonctionnement par défaut » de notre système nerveux.
Changer de comportement c’est sortir de l’autoroute pour emprunter, à
pieds, un sentier que l’on doit tailler à coups de machette ! Le patient en
sortant du cabinet fait face à son environnement qui n’a pas changé à son image
mais au contraire lui impose sa pression. Dans certains cas malheureusement la
personne craque et renonce à changer pour reprendre ses vieux schémas. Il va
s’en dire que dans ce cas de figure, l’individu en plus de retomber dans sa
problématique s’en veut de ne pas être parvenu à changer. Une spirale négative s’installe
et empire la problématique.
Pour réussir à changer la personne doit non seulement modifier ses comportements
mais également intervenir dans sa perception de la vie en tant que concept
global.
Cela implique une remise en question de la définition qu’elle pose sur
les choses et les gens. Ce travail est profondément troublant et quelque part
désagréable dans le sens où toutes les valeurs sont profondément remises en
question.
Par contre, pour la personne courageuse qui ose s’autoriser à le faire
peut enfin découvrir qu’il a la réponse à chaque question. C’est bien là le but
de la thérapie : rendre autonome la personne afin qu’elle décide et mette
en place une meilleur façon de vivre. Pour le faire l’individu doit affronter
le fait de remettre en question ses vérités qui constitue les valeurs des
groupes sociaux auxquels il appartient. Cette étape implique d’accepter de se
nourrir différemment, de se tourner vers d’autres sources au prix certaines
fois de faire un 180° par rapport aux anciennes valeurs.
Abandonner sa vieille carapace
En cas de choc émotionnel, la carapace est mis à mal voir
cède totalement. Lors du processus thérapeutique la personne sort de ses rôles
sociaux habituels étant donné qu’elle ne joue pas de jeu avec son thérapeute.
Cependant bien qu’elle puisse facilement comprendre ce qui
lui faut changer dans ses comportements de la vie quotidienne en cabinet, en
sortant elle se sent soudain toute nue sans carapace et il arrive souvent
qu’elle enfile l’ancienne à défaut de mieux.
Ce que j’appelle « résistance thérapeutique » est
justement ce phénomène de retour en arrière du patient.
Revêtir son habit de lumière
Pour éviter cela, la personne qui effectue un travail intérieur peut
éviter ce désagrément en :
·
Soignant son être intérieur qu’il apprend à
connaitre lors du processus thérapeutique.
·
Fixant des objectifs de vie vrais, bons pour lui.
Ses objectifs idéaux devront lui servir à ce qu’il se donne un cap de vie
précis.
·
Revêtant une carapace meilleure que la
première : un habit de lumière…
Comprendre que la vie en tant que tel est une bande
d’information de laquelle chaque être humain perçoit quelque chose de
particulier, permet de valider ses propres perceptions et d’en tenir compte
dans le cadre d’une réflexion intérieure calme au lieu d’une réaction automatique.
Conclusion
Lors d’un processus thérapeutique, la personne découvre les
composantes de sa personnalité que sont son être intérieur et sa persona. Et
c’est bien là le point très positif de la thérapie : la découverte de la
personne par son propre travail de prise de conscience.
A condition d’être bien organiser, ce travail permet à
chacun de restructurer sa persona afin qu’elle devienne l’outil d’expression de
la nature intérieure de l’être.
La pathologie peut être vue comme un temps que l’être se
donne à lui-même afin de redéfinir sa route. Pour se faire rien de tel qu’un
plongeon dans les racines de l’être intérieur afin d’en prendre soin comme il
convient et de se relever plus fort qu’avant la chute.
Jean-Christian Balmat
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