mercredi 24 octobre 2012

Choisir entre les deux chemins de la peur ou celui du plaisir (3ème partie)


La peur conditionnée


Le réflexe de Pavlov est un réflexe conditionnel mis en évidence par Ivan Petrovitch Pavlov qui lui a donné son nom. On dit souvent conditionnement pavlovien.
Pavlov a fait considérablement avancer les recherches sur les réflexes conditionnels. Ces réflexes peuvent s’apparenter à une réaction involontaire, non innée, provoquée par un stimulus extérieur. Pavlov a développé la théorie selon laquelle les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des réflexes lorsque le cerveau fait les liens entre le stimulus et l’action qui suit.
Pavlov décrit deux types de réflexes, les réflexes innés, déjà présents à la naissance, et les réflexes conditionnels, ceux que l’on acquiert avec l’apprentissage.
Pavlov étudiait la digestion des chiens quand il remarqua qu’ils salivaient quand la personne chargée de les nourrir entrait dans la salle. En associant une sonnerie à l’arrivée de la nourriture, il démontra qu’il était possible par la suite de déclencher une salivation réflexe en faisant retentir la sonnerie seule. Dans l’étude des circuits de l’anxiété, c’est le conditionnement pavlovien de défense ou de peur qui est utilisé.
Chacun de nous de par son histoire est porteur d’une cohorte plus ou moins grande de réflexes pavloviens qui inhibent son potentiel idéal. Il faut bien se rendre compte que la plupart d’entre nous avons été exposé à des chocs qui ont généré dans l’instant la fuite ou le combat et pour les plus graves l’inhibition de l’action.
Sans travail intérieur, à chaque fois que l’un des éléments du contexte traumatique (sons, sensation, élément visuel) est revécu dans le présent le niveau de stress explose.
Si un animal survit à l’attaque d’un prédateur, il va ensuite réagir de façon automatique lorsque le son, la vision ou l’odeur se représente à lui. Les stimuli qui correspondent à la première attaque retiennent son attention pour augmenter ses chances de rester en vie.
Chez l’humain il en est de même : ce genre de processus a pu s’établir grâce à un système répondant d’une part aux dangers propres à l’espèce (de façon innée ou génétiquement programmée) d’autre part mémorisant les nouveaux dangers expérimentés via l’amygdale. Ce dispositif mis en place par l’évolution pour détecter le danger est modifié constamment par l’expérience. Donc le cerveau peut traiter de nouveaux dangers en profitant des moyens de réponse ajustés au cours de l’évolution de l’espèce et de l’individu.



La culture de la peur


Que cela soit dans la famille où dans la société, l’exposition continuelle à la peur de l’être humain inhibe sa capacité à participer à la vie sociale.
Dans une famille cela se traduit par une loi familiale (voir l’article sur les traumatismes transgénérationnels) qui crée des peurs de par la description de certaines composantes du Monde.
Dans la société, cela se traduit par des dictatures à l’extrême mais aussi dans les démocraties dont les médias diffusent continuellement un flot d’informations violentes ce qui ne favorise pas l’analyse et la compréhension mais plutôt l’ignorance. L'ignorance mène alors à la peur, et la peur à la haine et à la violence.
Quel que soit le contexte, l’individu peut facilement céder au désir d’épier, de dénoncer ces voisins au moindre comportement suspect (qui dans ce genre de cas est forcément exagéré). De plus, l’individu est plus enclin à accepter dans ce contexte de peur, des mesures de contrôle qui briment ses libertés individuelles et son droit à prendre part aux débats théoriquement permis par la famille ou la société démocratiques.



Système de récompense


Selon les règles de l’évolution de Darwin, on peut constater que le cerveau a développé en parallèle au système qui gère les fonctions vitales (respirer, manger, se reproduire et se protéger), un système hédonique souvent appelé système de récompense.
Ce système encourage la reproduction de toutes les actions qui ont procuré du plaisir dans le passé.
La rencontre d’un partenaire, l’éloignement du prédateur, l’accès à la nourriture, un environnement excitant la curiosité, toute situation liée au plaisir, activent ce circuit chez l’animal, et libèrent la dopamine dans l’accumbens
Plus précisément, le système de récompense ou de renforcement est constitué par trois composantes :
1.      affective, correspondant au plaisir provoqué par les « récompenses », ou au déplaisir provoqué par les « punitions ». Les principales  « récompenses » sont les plaisirs gustatif, sexuel ou somatosensoriel, les principales “punitions” sont la douleur et la peur.
2.      motivationnelle, correspondant à la motivation à obtenir la « récompense » ou à éviter la « punition »,
3.      cognitive, correspondant aux apprentissages généralement réalisés par conditionnement.

Le système de récompense-renforcement est un système fonctionnel fondamental des mammifères, car il est indispensable à la survie, en fournissant la motivation nécessaire à la réalisation d'actions ou de comportements adaptés, permettant de préserver l'individu et l'espèce (recherche de nourriture, reproduction, évitement des dangers…).
Certains psychotropes agissent directement sur ce système quand ils sont ingérés, inhalés ou injectés dans l'organisme. Le dysfonctionnement du système de renforcement serait à l'origine de troubles du comportement (alimentaire, affectif…), ou à la dépendance à des substances (psychotropes) et à des situations (jeux d'argent, jeux vidéo…).
Dans ce contexte le terme « récompense » désigne d’une part une situation d’apprentissage dans laquelle un comportement devient plus fréquent car il a reçu un stimulus positif (par exemple, un chien accepte plus facilement le dressage si, à chaque fois, il reçoit un morceau de sucre). D’autre part il désigne le stimulus positif lui-même (le morceau de sucre).
La récompense s’oppose à la punition et sont des termes souvent utilisés car ils sont simples à comprendre. Ils ont un sens culturel et moral. On utilise également le terme « renforcement », qui a une signification plus neutre.
On distingue des renforcements positifs et des renforcements négatifs :
1.      Les renforcements positifs provoquent la répétition de l'activité qui a déclenché ces renforcements positifs. Les renforcements positifs sont, en général, perçus consciemment comme des sensations de plaisir (ou récompense).
2.      Les renforcements négatifs provoquent la fuite ou l'évitement de l'activité qui a déclenché ces renforcements négatifs. Les renforcements négatifs sont, en général, perçus consciemment comme des sensations de déplaisir (ou punition).
Un renforçateur est le stimulus (récompense ou punition) qui provoque le renforcement. Les principales « récompenses » sont les plaisirs gustatif, sexuel ou somatosensoriel, les principales « punitions » sont la douleur et la peur.
La perception du renforçateur (nourriture, boisson, partenaire sexuel …) par les organes sensoriels, ou sa représentation mentale, déclenche la motivation ou le désir d'obtenir et de “consommer” la récompense (ou de fuir la punition) :
·         Si le renforçateur est inconditionnel (goût sucré, chaleur, phéromone sexuelle, caresse des zones érogènes …), il s'agit alors d'un stimulus qui active des circuits innés provoquant une motivation également innée.
·         Si le renforçateur est conditionnel (une médaille, un son, un objet, un lieu …), il s'agit dans ce cas d'un stimulus qui réactive l'expérience déjà vécue avec ce renforçateur, ce qui provoque une motivation acquise (ou désir) à « consommer » ou fuir le renforçateur.
Les renforcements (récompenses ou punitions) modifient les états émotionnels et façonnent les comportements, que la personne en soit consciente ou non !

D’un point de vue physiologique les renforcements positifs ont comme support l'aire tegmentale ventrale, le pallidum ventral, le noyau accumbens, l'hypothalamus latéral, le septum et le cortex préfrontal. Alors que les renforcements négatifs la substance grise périaqueducale et l'hypothalamus médian.
Les principaux neuromédiateurs impliqués dans les renforcements sont :
·         La dopamine, pour la composante motivationnelle.
·         Les opioïdes endogènes (ex. : endomorphine) et les cannabinoïdes endogènes, pour la composante affective.



Sortir de ses peurs

Comme nous venons de le voir nous sommes dans le présent le résultat de nos expériences passées : nous reproduisons ce que nous a fait du bien et évitons ce qui nous a fait mal.
Sortir de ses peurs correspond à sortir de la « tyrannie de la carotte et du bâton ». Pour prendre sa vie en main et choisir de la vivre le mieux possible



Les mauvaises solutions

L’entretien de sa peur


On entretien sa peur à chaque fois que l’on évite une action sans s’en rendre compte.
Pour éviter de le faire il convient de se placer en tant qu’observateur de sa vie afin de détecter tout ce que l’on fuit sans vraiment savoir pourquoi.
Cette solution parait simple pourtant elle est d’une redoutable efficacité. Le plus dur étant de savoir s’observer sans se trouver des excuses…ni se critiquer négativement.



La négation de sa peur


La négation de sa peur correspond à l’acte de rejeter ses peurs en adoptant une carapace sociale anormalement forte, en totale opposition avec la réalité vécue.
Cette attitude est souvent la résultante d’une éducation dans laquelle les manifestations de peur, de faiblesse ou de vulnérabilité étaient interdits : une sorte de « dictature du fort » obligeant les membres du clan à se montrer systématiquement forts
.
Sachant que le cerveau reconstruit les mêmes schémas de réponse que par le passé à chaque évocation de nos peurs, que nous en soyons conscients ou non ; il convient de les sortir de l’ombre pour s’en débarrasser, sous peine de souffrir ad vitam eternam des conséquences.



Les bonnes solutions

Affronter ses peurs et ses angoisses en verbalisant


La peur est un sentiment dont nous avons largement justifié de l’utilité. Il est utile en termes d’information et il est évidement inutile de chercher à éliminer la peur. Tout simplement parce que l’être humain qui n’a pas peur est un vrai fou.
Comme nous l’avons vu au cours de l’article nous pouvons tous vivre un processus thérapeutique nous permettant de comprendre nos peurs, nos angoisses même si nous souffrons de symptômes graves.
Pour se faire, il convient de commencer par déterminer la réalité de notre vie intérieure avec franchise et en pleine lumière : c’est l’étape de la verbalisation.
En posant des mots, nous mettons en pleine lumière nos chocs et nos souffrances. Ce faisant nous pouvons exorciser par le corps la souffrance qui continuait son travail de destruction avec cela.
La verbalisation rend possible le changement de comportement car c’est seulement après avoir pris conscience d’un mauvais comportement en réponse à un stimulus que l’on peut en changer. En changeant la réponse à un stimulus nous changeons notre présent en cessant de reproduire un passé négatif, un passé-punition pour entrer dans un futur-récompense.



Reconstruire une vie de plaisir


En verbalisant on accède en pleine conscience à l’instant où le stimulus est déjà ressenti mais que la réponse n’a pas encore eu lieu.
En travaillant correctement avec un thérapeute, ou seul pour les plus doués, la personne parvient à répondre différemment évitant ainsi la punition qu’elle avait vécue jusque-là.
Travailler sur la peur, l’angoisse ainsi que tous les symptômes associés, l’être humain s’autorise pleinement et positivement à vivre dans la récompense parce qu’il comprend que cette dernière correspond au plaisir et que ce dernier équivaut à la satisfaction d’un besoin.
La recherche du bonheur devient alors la « culture de la Vie » et son expression la plus logique.
Nous n’avons pas à vivre dans la peur et l’angoisse. Nous pouvons au contraire tous choisir de changer et faire une cure de désintoxication à la peur et l’angoisse qui sont des poisons mortels.



Conclusion


La peur est un sentiment normal qui permet de protéger l’intégrité de la personne et qui déclenche en toute logique une série de réponses qui augmentent les chances de survie face à cette situation dangereuse. Cependant ce sentiment si il est maintenu dans le temps tend à réduire plus ou moins les capacités cognitives du cerveau.
Vivre dans la peur ou l’angoisse inhibe complétement les fonctions cognitives de l’être humain.
Cependant nous pouvons tous cesser de fuir, de nous fuir et faire face à nos peurs pour choisir le chemin du plaisir en lieu et place de celui de la souffrance. Le chemin du plaisir nécessite bien plus d’efforts que celui qui consiste à emprunter celui de la souffrance mais apporte le bonheur de pouvoir jouir pleinement de la vie qui a été choisie en pleine conscience.
Croyez en vous et en votre possibilité d’accéder à l’état de bonheur au quotidien.




                                                                                     Jean-Christian Balmat

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mardi 23 octobre 2012

Choisir entre les deux chemins de la peur ou celui du plaisir (2ème partie)


Peur, anxiété angoisse ou le système de punition


D'un point de vue psychologique, la peur, l'anxiété et l'angoisse désignent trois réalités distinctes. Elles sont toutefois apparentées et peuvent aussi être considérées comme trois degrés d'un même état : la mise en jeu du système nerveux sympathique qui pousse à l'action quand celle-ci est possible.
Mais la peur est aussi et surtout l’expression du système de punition qui, chez l’Homme et le mammifère, le protège de tout ce qui est un danger ou perçu comme tel.



La peur

La peur est une émotion forte et intense éprouvée en présence ou d'une menace réelle et immédiate d’origine extérieure. Pour être plus précis la peur est le sentiment que notre système d’alarme détecte lors de l’exposition à des dangers divers et produit des réponses qui augmentent nos chances de survie face à cette situation dangereuse. Autrement dit, elle met en branle une séquence comportementale défensive (un programme défensif).
Cette réaction défensive qu’est la peur peut surgir à la pensée d'un danger potentiel.
A noter qu’une peur transgénérationnelle transmise mais restée dans l’ombre peut se manifester par une anxiété lorsque la personne y est exposée.



L’anxiété


L'anxiété est une émotion vague et déplaisante qui traduit de l'appréhension, de la détresse, une crainte diffuse et sans objet.
L'anxiété peut être produite par diverses situations :
1.      une surabondance d'information qu'on ne parvient pas à traiter
2.      la difficulté d'admettre certaines choses (comme la mort d'un proche)
3.      le manque d'information qui fait nous sentir impuissant
4.      un manque d’estime de la personne qui débouche sur une anxiété lorsqu’elle passe à l’acte.
5.      Une crainte d’une situation imaginée mais redoutée (processus issu du néocortex)



L’inhibition de l’action


L’inhibition de l’action (ou syndrome d’inhibition de l’action, SIA) est la conséquence d’une anxiété chronique générée par un processus du néocortex.
Les conséquences pathologiques de l’inhibition de l’action sont nombreuses et ont été abondamment décrites dans les articles précédents consacrés à ce sujet : dépression, maladies psychosomatiques, ulcères d’estomac, hypertension artérielle sont les plus évidentes. Mais des dérèglements génétiques plus graves comme les cancers et l’ensemble des pathologies associées à une diminution de l’efficacité du système immunitaire sont aussi susceptible de découler de l’activation prolongée du SIA.



L’angoisse


L’angoisse est un malaise psychique plus ou moins intense (sa manifestation la plus intense étant la crise de panique[1]) due au fait que la personne ne se sent pas apte, à la hauteur, au bénéfice des capacités de répondre à un stimulus externe.
La plupart du temps, l’individu est alors envahit par la crise d’angoisse qu’il a du mal à contrôler. Il lui est difficile de déterminer l'origine de son angoisse. Il ressent alors les palpitations, les sueurs et les tremblements l'envahir. Il a du mal à se concentrer et à assumer plus d’une tâche à la fois. Ses muscles se crispent, il respire avec peine et digère mal.



Le syndrome de stress post-traumatique

Le syndrome de stress post-traumatique ou SSPT est un état post-traumatique dans lequel la personne voit globalement sont état se péjorer tant psycho-affectivement que physiologiquement de manière chronique. Ceci est vrai dans des conditions de vie normal cependant la manifestation du SSPT est à son paroxysme dans le cas où la personne est confrontée dans le présent au contexte traumatique ou même un élément du contexte.
Exemple : une personne se promène sur une route de campagne sur la rive gauche d’une rivière. Elle voit au loin une ferme sur la gauche de la route. En s’approchant de la ferme elle aperçoit qu’un chien dort sur sa niche, laquelle se trouve devant la ferme à env. 4 mètres de la route. A ce moment dans le ciel des corbeaux passent en croassant. Arrivant à la hauteur de la ferme, le chien se réveille en aboyant et en courant tous crocs dehors vers la personne, qui effrayée, ne bouge pas du tout, mortifiée par la peur. Mais soudain le chien est arrêté net par la chaine à laquelle il était attaché (sans que la personne l’ait vu auparavant). Le chien mord dans le vide sans pouvoir atteindre la personne qui reste ainsi à 1 mètre de l’animal qui claque des mâchoires fou de rage. Suite à cet événement, la personne se retrouve complétement traumatisée par cet événement de par sa passivité et son incapacité à prévoir et surtout réagir à cet événement. Chaque nuit devient une hantise, car la personne fait toujours le même cauchemar : le chien casse sa chaine et le mord rageusement jusqu’à la mort la traitant comme une vulgaire proie. Chaque jour est une suite d’angoisses, la personne limitant de plus en plus sa vie sociale jusqu’à la limiter ses sorties de l’appartement à son travail et le strict nécessaire pour assurer ses besoins de base.
Cette personne sans aucune aide est susceptible de rester traumatisée toute sa vie de par les refoulements et d’avoir des crises de panique à chaque fois qu’elle se voit exposée au contexte complet ou une partie de celui-ci.
Les chocs pouvant générer un SSPT ont en point commun qu’ils provoquent l’incapacité totale de la personne d’agir efficacement pour se protéger. Cette incapacité à protéger son intégrité physique et surtout psycho-affective détruit la perception que la personne a d’elle-même. Se sentant soudain exposé à une vulnérabilité symbolisant la mort, la personne vit dans un état de torpeur.
La conséquence directe est que la personne est perturbée car elle n’est plus capable d’adapter sa réaction de peur au « bon » contexte et aux « bons » éléments prédictifs. Elle prend peur dans des situations qui ne présentent aucune menace. Les peurs deviennent alors de plus en plus envahissantes jusqu’à empêcher une vie normale.
Dans notre exemple il est normal que la personne éprouve un sentiment de peur en face de chiens. Par contre elle ne devrait pas avoir peur lorsqu’elle entend des croassements de corbeaux. Si c’est le cas nous sommes clairement en présence d’un SSPT.
Le SSPT résulte probablement d’une surproduction de glucocorticoïdes[2] chez certains sujets au moment de l’événement traumatique.
Les glucocorticoïdes induisent des difficultés de mémorisation qui sont accompagnées par une réorganisation de l’activité du cerveau, et en particulier du circuit hippocampe-amygdale, un des circuits essentiels à l’encodage des souvenirs associés à la peur comme nous l’avons vu.
Alors que dans des conditions normales une personne associe une menace à un contexte, on observe une forte activité dans l’hippocampe, la structure du cerveau nécessaire pour tous les apprentissages qui associent un contexte spécifique, un espace, à un événement. En revanche l’activité de l’amygdale est faible. L’amygdale est une zone du cerveau aussi impliquée dans la mémoire émotionnelle, mais elle mémorise les indices spécifiques, comme des sons, qui prédisent la menace.
Par contre quand les sujets sont soumis à une augmentation des glucocorticoïdes et que des déficits de mémoire qui caractérisent le SSPT sont observés, l’activité dans l’hippocampe baisse, celle relevée dans l’amygdale augmente. En état de stress post traumatique, les chercheurs notent donc une inversion de l’activité normale du cerveau. L’activité anormale dans l’amygdale peut expliquer le fait que le sujet commence à sur-répondre à des prétendus indices, présents au moment de l’événement traumatisant mais qui ne sont pas, en eux-mêmes, prédictifs d’un quelconque danger. L’activité faible dans l’hippocampe peut expliquer que le sujet ne reconnaît plus le bon contexte : il est donc incapable de d’avoir une réaction de peur uniquement face à une situation appropriée.
Le SSPT n’est pas seulement un souvenir excessif de la situation traumatisante mais surtout un déficit de mémoire qui empêche la personne atteinte de restreindre sa réaction de peur au contexte qui prédit la menace. Dans le SSPT les forts souvenirs de l’événement traumatisant sont associés à une amnésie du contexte environnemental lié à l’événement traumatique. Certains éléments du contexte, présents lors de l’événement traumatisant, sont considérés, à tort comme prédictifs de l’événement. En conclusion, le SSPT semble être causé par une réponse biologique au stress anormal chez certains individus : une production excessive de glucocorticoïdes simultanée à une exposition à un stress intense provoque, chez ces individus, une inversion de l’activité



Hyperactivité ou trouble du déficit d’attention


Le trouble du déficit de l'attention (TDA en anglais : Attention-deficit disorder, ADD) est un trouble neurologique caractérisé par des problèmes de concentration.
Il est question de trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH ou TDA/H en anglais : Attention-deficit hyperactivity disorder, ADHD) lorsqu'il s'accompagne d'hyperactivité/impulsivité.
Cet état psychique se manifesterait, sur le plan neurologique, par un déficit de dopamine, un neurotransmetteur.
Le TDA/H a un aspect héréditaire, impliquant notamment le rôle des transporteurs de dopamine.
L'inattention, l'hyperactivité et l'impulsivité sont les comportements clé du TDAH. Le TDA/H est souvent associé à d’autres troubles et s’il est non traité, il peut amener de nombreuses complications psychologiques.


Jean-Christian Balmat



[1] Crise de panique :
·         Symptômes psychiques (sensation de malaise, sentiment d’insécurité, de dépersonnalisation, de déréalisation, des troubles sensoriels)
·         Symptômes physiques (tachycardie, palpitations, douleur thoracique, dyspnée, oppression thoracique, nausées, bouffées de chaleur, sueurs, frissons, tremblements, paresthésies, céphalées, douleurs abdominales, diarrhées, vomissements)
·         Symptômes comportementaux (agitation, fuite, sidération stuporeuse, actes auto- ou hétéro agressifs)
[2] Les glucocorticoïdes naturels sont la cortisone et l'hydrocortisone (ou cortisol)
Effets du cortisol et de la cortisone

Le rôle du cortisol, sécrété par le cortex surrénal (les glandes surrénales se trouvent sur le pôle supérieur des reins) à partir du cholestérol et sous la dépendance de l'ACTH hypophysaire, est capital sur plusieurs métabolismes.
Les interactions avec d'autres hormones sont nombreuses et complexes.
Actions du cortisol sur :
•              Le métabolisme des sucres : augmentation de la production des sucres par le foie, favorise hyperglycémie et hyperinsulinisme (diabète).
•              Le métabolisme des protéines: augmentation de la destruction protidique (muscles, peau, os)
•              Le métabolisme des graisses : inhibent la lipogenése, élève le cholestérol et les triglycérides
•              Le métabolisme de l'eau, du calcium et du sodium : augmente l'élimination de l'eau par le rein, la rétention de sel et la perte de potassium et de calcium dans les urines.
•              Le métabolisme osseux et la croissance : inhibition de la croissance par action sur le cartilage, antagonisme avec la vitamine D et inhibition probable de l'hormone de croissance.
•              L'arrêt de la croissance chez l'enfant peut survenir pour des doses peu élevées.
•              Action sur la coagulation en favorisant les thromboses.
•              Action euphorisante, stimulante sur le système nerveux central.
•              Action hypertensive par différents biais
•              Action immunologique anti-inflammatoire et antiallergique : par inhibition de la synthèse et de la libération de nombreuses cytokines impliquées dans le processus complexe de la réaction inflammatoire et allergique, et en particulier dans la vasodilatation ou la contraction des muscles lisses non vasculaires. Ils inhibent également le recrutement des leucocytes et la migration des macrophages. ils agissent sur toutes les phases de l'inflammation, ainsi que sur les processus de cicatrisation.
•              Leur sécrétion, comme celle de nombreuses hormones, est variable dans la journée avec un plus bas nocturne, ce qui explique la recrudescence de tous les processus inflammatoires la nuit (asthme, laryngite, abcès, douleurs articulaires, etc..).
•              Leur action immunosuppressive résulte également de l'inhibition de la synthèse et de la libération de nombreuses lymphokines, avec inhibition de l'activation et de l'expansion clonale des lymphocytes T.
•              En excès le cortisol favorise donc les infections.
•              Action sur l'acidité gastrique pouvant entraîner ou aggraver un ulcère.
•              On peut donc constater que c'est une hormone d'adaptation au stress dont l'excès va augmenter les facteurs de risque cardio-vasculaires.



                                                                                     Jean-Christian Balmat

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lundi 22 octobre 2012

Choisir entre les deux chemins de la peur ou celui du plaisir (1ère partie)

Introduction


Le cerveau humain est doté de nombreuses structures cérébrales interconnectées qui constituent un système de détections des dangers pour favoriser la survie de notre organisme. Psychologiquement, ce système génère le sentiment que l’on appelle peur et met en action les comportements salutaires qui lui sont associés : fuite, lutte et inhibition.
Pendant longtemps les thérapies naturelles ont affirmé pouvoir changer des états d’angoisses chroniques, des états de stress post-traumatique et autres états dus à des chocs émotionnels.
Aujourd’hui la science démontre qu’elles avaient raison en prouvant scientifiquement que l’être humain intervient sur sa plasticité synaptique en changeant sa façon de penser. Pour être plus simple, l’être humain change les propriétés de son cerveau en changeant ses émotions et ses pensées. C’est-à-dire qu’il devient réaliste d’affirmer que la plupart des symptômes liés à la peur ou l’angoisse peuvent être traités à condition d’appliquer une méthodologie appropriée.



Les forces en présences


Face à une situation subite et dangereuse, le cerveau peut fonctionner selon deux schémas bien distincts :
1.      Première solution : le thalamus[1] communique directement avec l’amygdale cérébrale[2] en l’espace de quelques millisecondes. Ce processus s’effectue sans aucun contrôle conscient de l’être humain. Avant qu’il n’y ait la moindre réflexion ou sensation, les hormones de stress sont libérées dans le sang. On peut considérer cette première solution comme une route rapide mais imprécise. Cependant cette solution permet à l’être humain « de se mettre à l’abri » sans même réfléchir Le néocortex corrige par la suite en apaisant les réponses qui s'avèrent inappropriées.
2.      Deuxième solution : Le néocortex[3] mis en alerte par des stimuli extérieurs issus d’un événement brutal, d’un choc, active l’amygdale après un traitement complet de l’information, ce qui prend beaucoup plus de temps. Cela explique pourquoi une série de chocs répétitifs peut engendrer un syndrome de stress post-traumatique. On peut considérer cette deuxième solution comme une route lente mais précise.

Les zones du cortex préfrontal qui prennent des décisions, organisent notre travail, nous aident à penser, N'ONT AUCUN LIEN DIRECT AVEC L'AMYGDALE.
Cela signifie que la pensée ne peut contrôler l’émotion. Par contre l’amygdale possède beaucoup de connexions avec le néocortex ce qui lui permet d’influencer notre pensée en la saturant ce qui est susceptible de totalement changer cette dernière.



Les composantes cérébrales


L’amygdale


L’amygdale est en charge du stockage de nos souvenirs émotionnels inconscients alors que l’hippocampe élabore les circonstances (mémoire cognitive).
La fonction essentielle de l'amygdale est de décoder les stimuli qui pourraient être menaçants pour l'organisme.
Elle fait partie du système limbique et est impliquée dans la reconnaissance et l’évaluation de la valence émotionnelle des stimuli sensoriels, dans l’apprentissage associatif et dans les réponses comportementales et végétatives associées en particulier dans la peur et l'anxiété.
L'amygdale donne la dimension émotionnelle des expériences sensorielles pertinentes pour l'organisme.
Elle fonctionne à l’image d’un système d’alerte tout en détectant le plaisir.
Elle est responsable de la mémoire implicite.
C’est l’amygdale qui contrôle le comportement et les changements physiologiques associés à la peur.



L’hypothalamus


L’hypothalamus est en charge de l’homéostasie c’est-à-dire l’équilibre interne du corps. Il régule la sécrétion de toutes les hormones du corps et dirige le fonctionnement de la plupart des organes internes grâce au système nerveux dit autonome car il échappe à la volonté gérée par le cortex frontal. Il assure toutes les fonctions de survie : la faim, la soif, la reproduction, l’allaitement et l’agressivité. L’hypothalamus est activé par le thalamus, relais obligé de tous les systèmes des sens avant leur aboutissement au cortex où s’élaborent les perceptions.



Le thalamus


Le thalamus (du grec θάλαμος, chambre à coucher) est une structure anatomique paire de substance grise cérébrale diencéphalique. Les deux thalamus sont situés de part et d'autre du IIIème ventricule dont ils constituent les parois latérales.
Essentiellement, il constitue le relais des voies de la sensibilité consciente, et particulièrement des voies optiques. C'est également le centre de réflexes émotionnels, c'est-à-dire pouvant se manifester sans que le cortex cérébral (système nerveux de la volonté) intervienne.
Il reçoit les informations sensitives et sensorielles provenant des autres centres nerveux et les analyse avant de les transmettre au cortex cérébral.



L’hippocampe


Trois fonctions principales de l'hippocampe se sont dégagées à travers la littérature de ces dernières décennies :
3.      la mémoire consciente
4.      la navigation spatiale
5.      l'inhibition du comportement
L'hippocampe est une structure du cerveau des mammifères. Il appartient notamment au système limbique et joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale.
L’hippocampe est spécialisé dans l’analyse non pas d’un seul stimulus mais d’un ensemble de stimuli ou si vous préférez un contexte environnemental.
On lui attribue également la particularité de ne pas fonctionner de façon automatisée, c'est-à-dire que l'on ne peut prévoir comment il va réagir à un stimulus donné.
Il est responsable la mémoire explicite (consciente).
L'hippocampe est aussi particulièrement sensible à l'encodage du contexte associé à une expérience aversive. C'est lui qui fait en sorte que non seulement un stimulus peut devenir une source de peur conditionnée, englobant tout le contexte de l’événement et non les stimuli (dont est responsable l’amygdale) : dans le cas d’une attaque par exemple, le souvenir du lieu d’agression est en lien avec l’hippocampe alors que les stimuli spécifiques le sont avec l’amygdale.

L’hippocampe est responsable de la mémoire déclarative, qui est la partie consciente de la mémoire.



Le néocortex


Le néocortex est une zone du cerveau des mammifères qui correspond à la couche externe des hémisphères cérébraux. Il fait partie du cortex cérébral.
Il est impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures comme les perceptions sensorielles, les commandes motrices volontaires, le raisonnement spatial, la conscience ou encore le langage.
Le néocortex est impliqué dans la perception (par les sens) et dans la réaction (par l'appareil locomoteur).
Il est également le siège supposé de l'abstraction. Il est également impliqué dans le processus de mémoire.
Il est responsable de la planification volontaire d'une réponse émotionnelle adaptée à la situation (en opposition à une réponse rapide et automatique de l’amygdale). Les connexions du cortex préfrontal à l'amygdale permettent aussi d'exercer un certain contrôle conscient sur notre anxiété. Toutefois, cette faculté peut en même temps créer de l'anxiété en imaginant l'échec d'un scénario donné ou même la présence de dangers inexistants (voir à ce sujet « la culture de la peur » ci-dessous).
Il est le lieu de convergence des informations sensorielles, de la mémoire explicite et des aires cérébrales responsables du mouvement.
Il est intéressant de noter que des lésions du cortex orbito-frontal entraînent une série de modifications comportementales parmi lesquelles on relève l’apparition de traits caractéristiques de la personnalité antisociale : impulsivité, irresponsabilité, absence de conscience sociale, manque d’empathie, investissement excessif dans la recherche des plaisirs. Des expressions émotionnelles déconnectées du contexte social, des émotions perturbées telles que euphorie, irritabilité, exubérance, sensibilité excessive, sont également observées.
Le cortex sensoriel qui peut, par son pouvoir de discrimination, corriger en apaisant les réponses qui s’avèrent inappropriées (qui sont exagérées). Le cortex sensoriel transmet  aussi des informations à l’hippocampe, et ce dernier peut, grâce à ses connexions au cortex préfrontal, fournir à la mémoire de travail des informations sur des relations en rapport avec le stimulus perçu dans le contexte environnemental en cours, et sur les relations passées stockées en mémoire explicite. Ainsi, par ses relations avec l’amygdale, il peut réguler les réactions de peur.



Nucléus accumbens


Le noyau accumbens, aussi connu sous le terme latin nucleus accumbens septi (qui signifie noyau appuyé contre le septum), est un ensemble de neurones situés à l'intérieur de la zone corticale prosencéphale. Il joue un rôle important dans le système de récompense, le rire, le plaisir, l’accoutumance, la dépendance, la peur et l'effet placebo.

L’accumbens est intimement lié au système de récompense.



Quelques hormones et neurotransmetteurs importants


Neurotransmetteurs

Le glutamate et le GABA (pour Gamma-Amino-Butirique-Acide) sont les deux principaux
neurotransmetteurs assurant le fonctionnement synaptique
L'acide γ-aminobutyrique ou en abrégé GABA, est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central chez les mammifères.
Les effets inhibiteurs du GABA servent à contrebalancer les effets excitateurs du glutamate.
Pour résumer au maximum on peut dire que la production d’un potentiel action (qui se manifeste au travers du geste ou de la parole en réponse au stimulus) est dépendante de la relation entre le glutamate excitateur et le GABA inhibiteur. Le glutamate déclenche un potentiel action en franchissant la « barrière » formée par le GABA.



Sérotonine :


La sérotonine est présente dans le cerveau et dans le système digestif.
Elle est impliquée dans la régulation de fonctions telles que la thermorégulation, les comportements alimentaires et sexuels, le cycle veille-sommeil, la douleur, l'anxiété ou le contrôle moteur.



Dopamine


La dopamine avec la noradrénaline et la sérotonine, jouent un rôle modulateur final essentiel des sorties motrices et psychiques.
Le rôle de la dopamine a été clairement mis en évidence dans l’action hédonique des drogues. Toutes les substances inductrices de plaisirs artificiels, la nicotine, l’alcool, les dérivés de l’opium (l’héroïne, la morphine), le cannabis, la cocaïne, l’amphétamine et son dérivé, l’ecstasy, agissent sur le circuit mésocorticolimbique et déclenchent au niveau de l’accumbens, la libération de dopamine, la molécule naturelle du plaisir.
Dans le système nerveux central, la dopamine joue un rôle complexe et intervient dans diverses fonctions importantes, telles que le comportement, la cognition, les fonctions motrices, la motivation, les récompenses, le sommeil ou la mémorisation.



Adrénaline


L’adrénaline est sécrétée en réponse à un état de stress ou en vue d'une activité physique, entraînant une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la vitesse des contractions du cœur, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches ainsi que des pupilles. Elle répond à un besoin d'énergie, par exemple pour faire face au danger.



Noradrénaline


La noradrénaline ou norépinephrine est un composé organique qui joue le rôle d'hormone adrénergique et de neurotransmetteur. C'est une catécholamine comme la dopamine ou l'adrénaline.
Elle est principalement libérée au niveau du tronc cérébral et par les fibres nerveuses du système nerveux orthosympathique (ou sympathique) et agit comme neurotransmetteur au niveau des organes effecteurs. Elle joue un rôle dans l'attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l'apprentissage.
Elle est aussi libérée par les médullosurrénales et agit comme hormone.

Le cortisol


Le cortisol est une hormone stéroïdienne. Il augmente le niveau de sucre sanguin et autres combustibles métaboliques tels les acides gras. Le cortisol aide aussi l’adrénaline à augmenter la pression sanguine et, à court terme, nous fait nous sentir bien ponctuellement (par exemple en cas d’examen où soudain, en plein stress, grâce au cortisol vous parvenez à « aller à l’essentiel). De plus, le cortisol interrompt la croissance, la digestion, l’inflammation et même la cicatrisation- clairement des processus qui peuvent être effectués plus tard. Il inhibe également la libido. La dernière étape du circuit est la rétroaction du cortisol au cerveau. La plus grande densité de récepteur au cortisol est dans l’hippocampe, une structure clé pour l’apprentissage et la mémoire, mais le cortisol agit aussi sur l’amygdale, qui traite la peur et l’anxiété. L’effet net est d’activer l’amygdale - pour permettre l’apprentissage d’informations reliées à la peur; et de désactiver l’hippocampe - pour assurer que les ressources ne soient pas gaspillées sur des aspects de l’apprentissage plus complexes mais non nécessaires. Le cortisol est le jus de la concentration.
On peut donc conclure que les effets à long terme du cortisol produit en excès créé une inhibition de l’hippocampe au profit de l’amygdale. Ce qui correspond à une prédominance des réactions instinctives au détriment des actions tempérés par la réflexion.



Ocytocine


L'ocytocine ou oxytocine est une hormone peptidique synthétisée par l'hypothalamus et sécrétée par l'hypophyse postérieure (neurohypophyse).
Son nom signifie Accouchement rapide (« ocy » du grec ὠκύς, ôkus : rapide et de « tocine » τόκος : accouchement).
Elle est effectivement impliquée lors de l'accouchement, mais elle semble aussi par ailleurs favoriser, chez l'homme et la femme, les interactions sociales amoureuses ou impliquant la coopération, l'altruisme, l'empathie, l'attachement voire le sens du sacrifice pour autrui, même pour un tiers ne faisant pas partie du groupe auquel on appartient.
Dans certaines situations, l'ocytocine pourrait aussi induire des comportements radicaux, voire violents pour la défense du groupe, par exemple face à un tiers refusant de coopérer. Elle deviendrait alors une source d'agressivité défensive (et non offensive).
Selon la Neurobiologiste au Département de psychiatrie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne, Ron Stoop, l’ocytocine a la capacité d’enlever les blocages dus à la peur, tout en permettant au corps de répondre à cette émotion par des réactions physiologiques, comme les variations du rythme cardiaque. L’ocytocine exercerait donc un effet modulateur qui, en quelque sorte, permettrait à l’individu de se déterminer sur l’action à accomplir tout en lui permettant de continuer à ressentir la peur.




Petit exemple


Voici un petit exemple qui vous permettra de mieux comprendre ce qui précède.
Admettons que vous avez peur des serpents. Vous êtes en forêt avec un ami et marchez sur une branche tordue, qui sous votre poids, se dresse en l’air. Vous faites un bond en arrière.
Le stimulus visuel a mis en action les réactions physiologiques de peur qui sont très utiles pour agir sans délai face au danger. Ce stimulus visuel va aussi, après son relais au thalamus, parvenir au cortex. Celui-ci, grâce à sa faculté d’analyse, va se rendre compte quelques fractions de seconde plus tard que ce que vous aviez pris pour un serpent n'était au fond qu'une branche. Votre cœur va alors cesser de s'emballer et vous allez en être quitte pour une petite frousse…et avoir été ridicule.
Si le cortex avait toutefois confirmé la présence d'un serpent, vous auriez surement pris la poudre d’escampette avec toute la vigueur que les modifications physiologiques enclenchées par l'amygdale permettent.
La voie rapide du thalamus à l'amygdale ne prend donc pas de risque et nous alerte de tout ce qui semble représenter un danger. Le cortex corrige par la suite en apaisant les réponses qui s'avèrent inappropriées.
C’est pourquoi d’un point de vue évolutif, ces deux voies complémentaires ont pu se mettre en place. Les conséquences de prendre une branche pour un serpent sont moindres, du point de vue de la survie, que de prendre un serpent pour un simple branche.
Mais le cortex n'est pas le seul à venir ajouter son grain de sel en précisant la nature de l'objet. L'hippocampe peut aussi intervenir en nous renseignant sur le contexte.



Comprendre


Pour parler de ce sujet, il est important de préciser clairement les différences entre les symptômes :
·         La peur est une émotion fréquente, naturelle et garante de l’intégrité de la personne. Une peur qui se dérègle et s'emballe peut être à l'origine de plusieurs troubles anxieux.
·         L’anxiété généralisée est une peur chronique sans déclencheur[4] particulier.
·         Les phobies sont des peurs spécifiques (araignées, foules, espaces clos, etc.) poussées à l'extrême.
·         Les troubles obsessionnels compulsifs (ou TOC) comportent souvent une peur excessive de quelque chose, comme des microbes, qui pousse la personne à des rituels répétitifs pour s'assurer qu'elle ne rentrera pas en contact avec ce qu'elle craint.
·         Les crises de panique impliquent le déclenchement soudain de symptômes physiques de détresse souvent associés à la peur d'une mort imminente.
·         Pour terminer, le stress post-traumatique survient souvent lorsqu'une situation ou un stimulus rappelle à une personne un événement traumatisant vécu longtemps auparavant mais qu’elle revit à nouveau.
Voyons en restant très simple quelques notions importantes :
·         Il y a une différence importante entre les peurs conscientes et inconscientes qui sont traitées respectives par le circuit long et le circuit court.
·         L'angoisse marque biologiquement nos peurs et beaucoup de phobies nous sont transmises par nos parents ou le tissu social.
·         L’apprentissage d’un nouveau comportement renforce la communication neuronale (plasticité synaptique). Si cet apprentissage est répété, les gènes sécrètent des nouvelles protéines qui créent de nouvelles connexions synaptiques.
·         La mémoire à long terme induit des modifications anatomiques dans le cerveau.
On peut résumer l’être humain à un tout psychosomatique qui vit dans un environnement qui agit sur lui et sur lequel il agit.
L’action de l’être humain lui permet de satisfaire à la recherche de l'équilibre biologique, du bien-être, du plaisir. Son action n'a qu'un seul but : maintenir la structure de l'organisme qui agit et travaille que pour maintenir sa propre structure.
Sur le plan biologique, il existe quatre types de comportements fondamentaux :
deux sont innés :
1.      comportements de consommation : boire, manger, copuler; ils répondent à un stimulus interne.
2.      comportements de lutte ou de fuite : ils répondent à un stimulus externe.
deux sont acquis :
3.      l'un est celui de l'action récompensée ou permettant d'éviter la punition et capable de renforcement[5].
4.      l'autre est un comportement d'inhibition résultant de l'action punie et non récompensée.
C'est ainsi qu'un souvenir traumatique modifie le cerveau dans son anatomie tout comme les psychothérapies spécifiques post-traumatique, ce qui est maintenant visible grâce à l'imagerie cérébrale.
Cette imagerie a révolutionné la psychiatrie et les neurosciences avec ce constat (qui vient valider les méthodes de correction de notre Adn dont il est question dans nos formations) :

LES MOTS, LA PAROLE peuvent modifier le fonctionnement de notre cerveau.



                                                                                     Jean-Christian Balmat

Depuis 1991, nous vous proposons :







[1] Le thalamus (du grec θάλαμος, chambre à coucher) est une structure anatomique paire de substance grise cérébrale diencéphalique. Les deux thalamus sont situés de part et d'autre du IIIème ventricule dont ils constituent les parois latérales. Situé en position intermédiaire entre cortex et tronc cérébral, le thalamus a principalement une fonction de relais et d'intégration des afférences sensitives et sensorielles et des efférences motrices, ainsi que de régulation de la conscience, de la vigilance et du sommeil. Note extraite de Wikipédia
[2] L'amygdale ou complexe amygdalien est un noyau pair situé dans la région antéro-interne du lobe temporal au sein de l'uncus, en avant de l'hippocampe et sous le cortex péri-amygdalien.
Elle fait partie du système limbique et est impliquée dans la reconnaissance et l'évaluation de la valence émotionnelle des stimuli sensoriels, dans l'apprentissage associatif et dans les réponses comportementales et végétatives associées en particulier dans la peur et l'anxiété. L'amygdale fonctionnerait comme un système d'alerte et serait également impliquée dans la détection du plaisir. Note extraite de Wikipédia
[3] Le néocortex ou néopallium est une zone du cerveau des mammifères qui correspond à la couche externe des hémisphères cérébraux. Il fait partie du cortex cérébral (comprenant également l'archicortex (en) et le paléocortex, membres du système limbique). Il est lui-même constitué de six couches distinctes, numérotées de I à VI (VI étant la plus profonde et I la plus externe). Il est impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures comme les perceptions sensorielles, les commandes motrices volontaires, le raisonnement spatial, la conscience ou encore le langage.
Le néocortex est impliqué dans la perception (par les sens) et dans la réaction (par l'appareil locomoteur).
Il est également le siège supposé de l'abstraction (on y distingue par exemple des zones impliquées dans la représentation spatiale et dans le langage). Il est également impliqué dans le processus de mémoire.
On lui attribue également la particularité de ne pas fonctionner de façon automatisée, c'est-à-dire que l'on ne peut prévoir comment il va réagir à un stimulus donné. Note extraite de Wikipédia
[4] Un déclencheur est la personne, l’animal ou l’objet qui génère la peur.
[5] Le renforcement positif consiste à donner au sujet un stimulus agréable, c'est un évènement qui augmente la fréquence d'apparition d'un comportement grâce à un stimulus agréable. Le renforcement négatif consiste à supprimer un stimulus désagréable ou douloureux, c'est un évènement qui augmente la fréquence d'apparition d'un comportement grâce à un retrait ou à l'arrêt d'un stimulus désagréable