La peur conditionnée
Le réflexe de Pavlov est un réflexe conditionnel mis en évidence par
Ivan Petrovitch Pavlov qui lui a donné son nom. On dit souvent conditionnement
pavlovien.
Pavlov a fait considérablement avancer les recherches sur les réflexes conditionnels.
Ces réflexes peuvent s’apparenter à une réaction involontaire, non innée,
provoquée par un stimulus extérieur. Pavlov a développé la théorie selon
laquelle les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des
réflexes lorsque le cerveau fait les liens entre le stimulus et l’action qui
suit.
Pavlov décrit deux types de réflexes, les réflexes innés, déjà présents
à la naissance, et les réflexes conditionnels, ceux que l’on acquiert avec
l’apprentissage.
Pavlov étudiait la digestion des chiens quand il remarqua qu’ils
salivaient quand la personne chargée de les nourrir entrait dans la salle. En
associant une sonnerie à l’arrivée de la nourriture, il démontra qu’il était
possible par la suite de déclencher une salivation réflexe en faisant retentir
la sonnerie seule. Dans l’étude des circuits de l’anxiété, c’est le
conditionnement pavlovien de défense ou de peur qui est utilisé.
Chacun de nous de par
son histoire est porteur d’une cohorte plus ou moins grande de réflexes
pavloviens qui inhibent son potentiel idéal. Il faut bien se rendre compte que
la plupart d’entre nous avons été exposé à des chocs qui ont généré dans
l’instant la fuite ou le combat et pour les plus graves l’inhibition de
l’action.
Sans travail intérieur,
à chaque fois que l’un des éléments du contexte traumatique (sons, sensation,
élément visuel) est revécu dans le présent le niveau de stress explose.
Si un animal survit à l’attaque d’un prédateur,
il va ensuite réagir de façon automatique lorsque le son, la vision ou l’odeur
se représente à lui. Les stimuli qui correspondent à la première attaque
retiennent son attention pour augmenter ses chances de rester en vie.
Chez l’humain il en est de même : ce genre de processus a pu
s’établir grâce à un système répondant d’une part aux dangers propres à
l’espèce (de façon innée ou génétiquement programmée) d’autre part mémorisant
les nouveaux dangers expérimentés via l’amygdale. Ce dispositif mis en place
par l’évolution pour détecter le danger est modifié constamment par
l’expérience. Donc le cerveau peut traiter de nouveaux dangers en profitant des
moyens de réponse ajustés au cours de l’évolution de l’espèce et de l’individu.
La culture de la peur
Que cela soit dans la famille où dans la société, l’exposition
continuelle à la peur de l’être humain inhibe sa capacité à participer à la vie
sociale.
Dans une famille cela se traduit par une loi familiale (voir l’article
sur les traumatismes transgénérationnels) qui crée des peurs de par la
description de certaines composantes du Monde.
Dans la société, cela se traduit par des dictatures à l’extrême mais
aussi dans les démocraties dont les médias diffusent continuellement un flot
d’informations violentes ce qui ne favorise pas l’analyse et la compréhension
mais plutôt l’ignorance. L'ignorance mène alors à la peur, et la peur à la
haine et à la violence.
Quel que soit le contexte, l’individu peut facilement céder au désir
d’épier, de dénoncer ces voisins au moindre comportement suspect (qui dans ce
genre de cas est forcément exagéré). De plus, l’individu est plus enclin à
accepter dans ce contexte de peur, des mesures de contrôle qui briment ses
libertés individuelles et son droit à prendre part aux débats théoriquement
permis par la famille ou la société démocratiques.
Système de récompense
Selon les règles de l’évolution de Darwin, on peut constater
que le cerveau a développé en parallèle au système qui gère les fonctions
vitales (respirer, manger, se reproduire et se protéger), un système hédonique
souvent appelé système de récompense.
Ce système encourage la reproduction de toutes les actions
qui ont procuré du plaisir dans le passé.
La rencontre d’un partenaire, l’éloignement du prédateur,
l’accès à la nourriture, un environnement excitant la curiosité, toute
situation liée au plaisir, activent ce circuit chez l’animal, et libèrent la
dopamine dans l’accumbens
Plus précisément, le système de récompense ou de
renforcement est constitué par trois composantes :
1. affective,
correspondant au plaisir provoqué par les « récompenses », ou au déplaisir
provoqué par les « punitions ». Les principales « récompenses »
sont les plaisirs gustatif, sexuel ou somatosensoriel, les principales
“punitions” sont la douleur et la peur.
2. motivationnelle,
correspondant à la motivation à obtenir la « récompense » ou à éviter la «
punition »,
3. cognitive,
correspondant aux apprentissages généralement réalisés par conditionnement.
Le système de récompense-renforcement est un système fonctionnel
fondamental des mammifères, car il est indispensable à la survie, en fournissant
la motivation nécessaire à la réalisation d'actions ou de comportements
adaptés, permettant de préserver l'individu et l'espèce (recherche de
nourriture, reproduction, évitement des dangers…).
Certains psychotropes agissent directement sur ce système
quand ils sont ingérés, inhalés ou injectés dans l'organisme. Le dysfonctionnement
du système de renforcement serait à l'origine de troubles du comportement
(alimentaire, affectif…), ou à la dépendance à des substances (psychotropes) et
à des situations (jeux d'argent, jeux vidéo…).
Dans ce contexte le terme « récompense » désigne
d’une part une situation d’apprentissage dans laquelle un comportement devient
plus fréquent car il a reçu un stimulus positif (par exemple, un chien accepte
plus facilement le dressage si, à chaque fois, il reçoit un morceau de sucre).
D’autre part il désigne le stimulus positif lui-même (le morceau de sucre).
La récompense s’oppose à la punition et sont des termes souvent
utilisés car ils sont simples à comprendre. Ils ont un sens culturel et moral.
On utilise également le terme « renforcement », qui a une
signification plus neutre.
On distingue des renforcements positifs et des renforcements
négatifs :
1.
Les renforcements positifs provoquent la répétition de
l'activité qui a déclenché ces renforcements positifs. Les renforcements
positifs sont, en général, perçus consciemment comme des sensations de plaisir (ou
récompense).
2.
Les renforcements négatifs provoquent la fuite ou
l'évitement de l'activité qui a déclenché ces renforcements négatifs. Les
renforcements négatifs sont, en général, perçus consciemment comme des
sensations de déplaisir (ou punition).
Un renforçateur est le stimulus (récompense ou punition) qui
provoque le renforcement. Les principales « récompenses » sont les
plaisirs gustatif, sexuel ou somatosensoriel, les principales
« punitions » sont la douleur et la peur.
La perception du renforçateur (nourriture, boisson,
partenaire sexuel …) par les organes sensoriels, ou sa représentation mentale,
déclenche la motivation ou le désir d'obtenir et de “consommer” la récompense
(ou de fuir la punition) :
·
Si le renforçateur est inconditionnel (goût
sucré, chaleur, phéromone sexuelle, caresse des zones érogènes …), il s'agit
alors d'un stimulus qui active des circuits innés provoquant une motivation
également innée.
·
Si le renforçateur est conditionnel (une
médaille, un son, un objet, un lieu …), il s'agit dans ce cas d'un stimulus qui
réactive l'expérience déjà vécue avec ce renforçateur, ce qui provoque une motivation
acquise (ou désir) à « consommer » ou fuir le renforçateur.
Les renforcements
(récompenses ou punitions) modifient les états émotionnels et façonnent les
comportements, que la personne en soit consciente ou non !
D’un point de vue physiologique les renforcements positifs
ont comme support l'aire tegmentale ventrale, le pallidum ventral, le noyau
accumbens, l'hypothalamus latéral, le septum et le cortex préfrontal. Alors que
les renforcements négatifs la substance grise périaqueducale et l'hypothalamus
médian.
Les principaux neuromédiateurs impliqués dans les
renforcements sont :
·
La dopamine, pour la composante motivationnelle.
·
Les opioïdes endogènes (ex. : endomorphine)
et les cannabinoïdes endogènes, pour la composante affective.
Sortir de ses peurs
Comme nous venons de le voir nous sommes dans le présent le résultat de
nos expériences passées : nous reproduisons ce que nous a fait du bien et
évitons ce qui nous a fait mal.
Sortir de ses peurs correspond à sortir de la « tyrannie de la
carotte et du bâton ». Pour prendre sa vie en main et choisir de la vivre
le mieux possible
Les mauvaises solutions
L’entretien de sa peur
On entretien sa peur à chaque fois que l’on évite une action sans s’en
rendre compte.
Pour éviter de le faire il convient de se placer en tant qu’observateur
de sa vie afin de détecter tout ce que l’on fuit sans vraiment savoir pourquoi.
Cette solution parait simple pourtant elle est d’une redoutable
efficacité. Le plus dur étant de savoir s’observer sans se trouver des
excuses…ni se critiquer négativement.
La négation de sa peur
La négation de sa peur correspond à l’acte de rejeter ses peurs en
adoptant une carapace sociale anormalement forte, en totale opposition avec la
réalité vécue.
Cette attitude est souvent la résultante d’une éducation dans laquelle les
manifestations de peur, de faiblesse ou de vulnérabilité étaient
interdits : une sorte de « dictature du fort » obligeant les
membres du clan à se montrer systématiquement forts
.
Sachant que le cerveau
reconstruit les mêmes schémas de réponse que par le passé à chaque évocation de
nos peurs, que nous en soyons conscients ou non ; il convient de les
sortir de l’ombre pour s’en débarrasser, sous peine de souffrir ad vitam
eternam des conséquences.
Les bonnes solutions
Affronter ses peurs et ses
angoisses en verbalisant
La peur est un sentiment dont nous avons largement justifié de
l’utilité. Il est utile en termes d’information et il est évidement inutile de chercher à éliminer la peur. Tout
simplement parce que l’être humain qui n’a pas peur est un vrai fou.
Comme nous l’avons vu au cours de l’article nous pouvons tous vivre un
processus thérapeutique nous permettant de comprendre nos peurs, nos angoisses
même si nous souffrons de symptômes graves.
Pour se faire, il convient de commencer par déterminer la réalité de
notre vie intérieure avec franchise et en pleine lumière : c’est l’étape
de la verbalisation.
En posant des mots, nous mettons en pleine lumière nos chocs et nos
souffrances. Ce faisant nous pouvons exorciser par le corps la souffrance qui
continuait son travail de destruction avec cela.
La verbalisation rend possible le changement de comportement car c’est
seulement après avoir pris conscience d’un mauvais comportement en réponse à un
stimulus que l’on peut en changer. En changeant la réponse à un stimulus nous
changeons notre présent en cessant de reproduire un passé négatif, un
passé-punition pour entrer dans un futur-récompense.
Reconstruire une vie de plaisir
En verbalisant on accède en pleine conscience à l’instant où le stimulus
est déjà ressenti mais que la réponse n’a pas encore eu lieu.
En travaillant correctement avec un thérapeute, ou seul pour les plus
doués, la personne parvient à répondre différemment évitant ainsi la punition
qu’elle avait vécue jusque-là.
Travailler sur la peur, l’angoisse ainsi que tous les symptômes
associés, l’être humain s’autorise pleinement et positivement à vivre dans la
récompense parce qu’il comprend que cette dernière correspond au plaisir et que
ce dernier équivaut à la satisfaction d’un besoin.
La recherche du bonheur devient alors la « culture de la Vie »
et son expression la plus logique.
Nous n’avons pas à vivre dans la peur et l’angoisse. Nous pouvons au
contraire tous choisir de changer et faire une cure de désintoxication à la
peur et l’angoisse qui sont des poisons mortels.
Conclusion
La peur est un sentiment normal qui permet de protéger l’intégrité de la
personne et qui déclenche en toute logique une série de réponses qui augmentent
les chances de survie face à cette situation dangereuse. Cependant ce sentiment
si il est maintenu dans le temps tend à réduire plus ou moins les capacités
cognitives du cerveau.
Vivre dans la peur ou l’angoisse inhibe complétement les fonctions
cognitives de l’être humain.
Cependant nous pouvons tous cesser de fuir, de nous fuir et faire face à
nos peurs pour choisir le chemin du plaisir en lieu et place de celui de la
souffrance. Le chemin du plaisir nécessite bien plus d’efforts que celui qui
consiste à emprunter celui de la souffrance mais apporte le bonheur de pouvoir
jouir pleinement de la vie qui a été choisie en pleine conscience.
Croyez en vous et en votre possibilité d’accéder à l’état de bonheur au
quotidien.
Jean-Christian Balmat
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Le dysfonctionnement du système de renforcement serait à l'origine de troubles du comportement (alimentaire, affectif…), ou à la dépendance à des substances (psychotropes) et à des situations (jeux d'argent, jeux vidéo…).
RépondreSupprimeret pour reformuler, le dysfonctionnement du système de renforcement provient de l'éducation familiale et sociétale?
est-ce que cette simplification fonctionne dans ton propos?
merci d'avance pour la réponse
Elo