vendredi 9 septembre 2011

Comprendre l’hyperactivité au travers de l’alimentation et du type d’activité


L’hyperactivité apparait comme une pathologie qui touche de plus en plus de personnes dont les enfants scolarisés. Les traitements médicaux proposés ont souvent des nombreux effets secondaires désagréables. Le but de cet article est de donner une approche simple et naturelle via la médecine complémentaire, qui permet d’appréhender cette pathologie afin de la contenir voir de la diminuer.



Définition simplifiée

Le TDA/H ou trouble du déficit de l'attention/hyperactivité est un trouble neurologique caractérisé par des problèmes de concentration (TDA) avec ou sans hyperactivité/impulsivité.

Les symptômes généralement rencontrés sont :
·         Impulsivité
·         Hyperactivité
·         Impatience
·         Facilement irrité, frustré (frustration)
·         Sautes d'humeur, surtout quand dérangé lors d'une activité
·         Inattention, distraction, difficulté de se concentrer pour une période prolongée
·         Moments d'absence, rêveries
·         Difficulté à se mettre au travail
·         Extrême difficulté à faire le vide dans sa tête
·         Oublis fréquents
·         Etc.



Les trois programmes du cerveau dans l’action


Lorsque l’on tente de comprendre l’hyperactivité, il est essentiel de comprendre les bases du comportement humain dans l’action.
L’être humain est programmé à reproduire des comportements qui, dans son histoire ou dans celle de son espèce, ont procuré du plaisir, en entretenant sa vie (homéostasie) et en la faisant évoluer.
Ce qui satisfait pleinement une pulsion intérieure génère du plaisir. La satisfaction correspond à la cessation du manque intérieur ayant généré la pulsion. Le plaisir est la preuve sensorielle que le manque a cessé et que le corps va bien. La douleur est évidement l’inverse et conserve la préservation de l’intégrité du corps : en retirant par réflexe sa main d’une plaque chaude par action réflexe instinctive, nous sauvons notre main, sans y réfléchir consciemment. Ces deux notions ont présidé à la spécialisation de trois systèmes nerveux liés aux comportements : l’un est à la récompense (MFB), l’autre à la punition (PVS) et le dernier à l’inhibition (SIA).
Le cycle pulsion – action – satisfaction, géré le MFB et la fuite ou la lutte efficace, permettent à l’organisme de préserver son homéostasie dans l’action et composent à eux deux le système activateur de l’action (SAA)
Le plaisir est le moyen développé au cours de l’évolution de notre espèce, pour nous inciter à manger, à trouver un partenaire sexuel, à se protéger du froid, etc.



La récompense et la punition


Ces deux systèmes ont pour but de préserver l’homéostasie par l’action et forment ensemble le système activateur de l’action (SAA).



·         le système activateur de l’action propose deux choix selon la situation :
·         Action ou ressenti plaisant > Activation du MFB > Désir (envie de…) > Action > Satisfaction.
·         Action ou ressenti douloureux > Activation du PVS > Fuite ou, si impossible lutte > qui, si elle aussi est impossible nous amène vers le SIA…
·         Le système inhibiteur de l’action prend le relais du SAA lorsque ce dernier ne peut agir :
·         Inhibition de l’action > Activation du SIA > Perturbation pathologique de l’organisme[1]



Utilité dans la compréhension de l’hyperactivité


Prenons le cas d’un enfant scolarisé et essayons d’imaginer ce qu’il peut ressentir au cours de la journée :
·         Il doit rester tranquille et se concentrer sur des matières scolaires qu’il n’a pas choisies.
·         Il rentre à la maison et « pour se détendre » regarde la télévision ou joue aux jeux vidéo environs trois heures par jour.

Ces deux simples faits assez communément vécus, décrivent des situations où le SIA est susceptible de fonctionner, pour les raisons suivantes :
·         Le fait de ne pas pouvoir bouger d’un endroit, s’il est mal perçu (notion d’enfermement, de restriction de mouvement) est mal vécu. L’école fait partie de ces passages obligatoires pour tous, qui peuvent générer un stress énorme chez l’enfant qui la perçoit comme un endroit agressif et dénué de plaisir.
·         Puis pour se « reposer » il s’assoit immobile devant un écran de tv ou de pc. Si en plus, il regarde des images violentes le tout dans un gros volume sonore, toutes les conditions sont réunies afin que son niveau de stress augmente.

Ces deux situations ont comme point commun qu’elles ne permettent pas au corps de bouger, créant un stress vécu comme une fébrilité intérieure angoissante susceptible d’exploser à la moindre sollicitation supplémentaire.



Facteur aggravant


Ce système nerveux dont nous venons de parler à une qualité de  fonctionnement très variable en fonction de l’alimentation absorbée :
Chaque aliment libère de l’énergie d’une quantité déterminée et d’une certaine façon. Sans entrer dans le détail de la diététique humaine, mais en portant notre attention sur les sucres uniquement, nous pouvons constater les choses suivantes :
·         Les sucres rapides libèrent beaucoup d’énergie en peu de temps. Les sucres lents libèrent leur énergie sur une longue période et d’une façon plus régulière.
·         Les aliments industriels contiennent tous beaucoup de sucre et de sel. Ils déséquilibrent les apports nutritionnels.
·         L’alimentation moderne chez l’enfant est une alimentaire beaucoup plus énergétique que celle de ses ancêtres. De plus, en moyenne, les enfants actuels dépensent beaucoup moins d’énergie que leurs ancêtres.

Sans parler des problèmes d’obésité que cela génère, les aliments industriels à disposition des enfants de la génération actuelle, celle-ci génère trop de « carburant » à un moteur déjà en surrégime.



Conjugaisons des problématiques aggravantes


Loin de jeter la pierre aux parents dont je fais partie, nous devons reconnaître que la plupart des enfants subissent :
·         Au minimum un voir deux parents pressurisés par la situation économique, rentrant stressés le soir à la maison.
·         Une scolarisation où la pression se fait sentir de plus en plus tôt.
·         Un univers informatique dans lequel jeux, réseaux sociaux, appels téléphoniques prennent une place énorme en terme d’heure.
·         Une alimentation souvent déséquilibrée dans le cas où elle est industrielle.



Solutions simples


Des moyens d’aider des enfants hyperactifs dans la situation décrite sont simples à mettre en œuvre :
1.      En cas de perception négative de l’école : par un travail de fond, donner à l’enfant les moyens de percevoir sa scolarisation comme un élément structurant de sa vie, comme un moyen d’atteindre ses rêves. Mais plus que tout, l’objectif sera d’abaisser le niveau de stress négatif au plus bas afin de le transformer une énergie positive de travail :
a.       Déterminer quels sont ses ambitions professionnelles ainsi que personnelles.et autant que possible les aider dans des projets concrets simples afin de les atteindre à terme.
b.      Le soutenir en étant positif face à son travail scolaire présent. Même si les résultats présents n’atteignent pas les objectifs fixés, l’aider à changer de stratégie ou…de réévaluer les objectifs.
2.      En cas de manque d’activité extra-scolaire physiques : essayer d’en trouver une à son goût afin qu’il puisse s’y défouler, s’y exprimer en y trouvant beaucoup de plaisir. Pour certains ils pourront y apprendre à planifier et organiser leurs efforts dans le temps (préparation à la compétition), y découvrir leur talent artistique (danse) ou inventive (skate ou snow board, ski accro), y découvrir de la maîtrise et de la précision technique (art martial), l’esprit d’équipe (sport de groupe). Mais l’important est qu’il se réalise lui-même si les parents ne sont pas familiers à l’activité en question.
3.      En cas d’excès de tv ou de pc : limiter la durée en négociant avec l’enfant sans tout lui restreindre mais par exemple exclure les jeux faisant l’apologie du crime (augmentation énorme de colère qui non-exprimée explose dans un contexte familial ou social inapproprié). Convenir de période où l’enfant doit sortir pour des activités à l’extérieur afin qu’il se défoule et se socialise. Cela demande aussi de trouver des activités en famille afin de combler ce temps où la tv ou le pc sont éteints pour tous ce qui permet à chacun de faire de l’exercice et même parfois d’avoir une discussion ouverte en famille.
4.      Problèmes de mauvaise alimentation : Faire des achats en limitant drastiquement les sucres et produits industriels ou en les supprimant si possible afin de mettre à disposition des aliments sains. L’aliment reprend alors sa fonction primaire : combler les besoins physiologique réels de l’enfant et non ses envies en terme de goût.

En 21 ans d’activité de thérapeute, ces petits moyens ont permis à beaucoup d’enfants en consultation de comprendre un peu mieux ce dont ils souffraient en leur donnant les moyens d’agir pour améliorer la situation. Ces moyens correctement mis en œuvre réenclenchent un dialogue parents-enfant parfois dégradé. L’hyperactivité peut aussi se réguler par et pour l’enfant qui est le premier concerné. D’expérience, ce dernier apprécie énormément qu’on le responsabilise positivement en lui faisant confiance dans son propre processus de guérison.

Il est évident que cela devra se faire en parallèle à un profond travail introspectif afin de travailler sur les peurs et les angoisses, afin que l’enfant puisse avec une aide compétente les transcender afin d’atteindre son plein potentiel.

Car l’hyperactivité est avant tout un état de désadaptation de l’enfant en état de stress intérieur. En l’aidant à changer son monde intérieur par la pensée et l’émotion, on lui donne le moyen d’interagir positivement avec son environnement extérieur.



                                                                                     Jean-Christian Balmat

Depuis 1991, nous vous proposons :





[1] Si la situation perdure des mois ou des années, les conséquences peuvent être catastrophiques en termes de santé (voir aussi le sous-chapitre sur le stress) en affaiblissant fortement les capacités du système immunitaire.

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