Le processus thérapeutique
Comme nous l’avons vue dans les deux premières parties de cet article, le syndrome de stress post-traumatique place la victime dans une position de dénie des faits. Pour ne plus souffrir dans le présent, elle rejette tout ce qui lui rappelle de près ou de loin ce qu’elle a subit par le passé. Ce qui a le pouvoir de transformer sa vie en enfer et de fuir la douleur.
Pourtant à force de refouler pour se protéger et vouloir tout contrôler, la personne finit la plupart du temps par éliminer tout plaisir de sa vie. Les gens qui sont venus à mon cabinet avaient tous passé de longues années à chercher à enfouir au plus profond d’eux la douleur qu’ils n’osaient montrer de peur d’être pris pour des faibles.
Pour faire sortir la douleur, il faut l’affronter afin de se donner l’opportunité de reconstruire ce qui a été cassé ; oser faire le bilan des dégâts et accepter de les avoir subis ; accepter finalement d’être resté cassé de ce trauma et d’en avoir supporté de lourdes conséquences. Voilà autant de conditions que la personne doit accepter pour commencer un processus thérapeutique.
Admettre le trauma
Rappelons que le trauma est une coupure nette dans l’histoire de la personne. Cette coupure représente l’éclatement de la vérité telle que la victime la percevait et a réduit son ancienne perception intérieure du monde à néant.
Lorsque la personne parvient à exprimer tout le contenu du trauma, elle commence à pouvoir appréhender ce qui la détruit dans le milieu protégé que représente la séance thérapeutique. D’un point de vue énergétique, émotionnel et mental, l’expression verbale permet non seulement de conscientaliser le déroulement exacte du drame mais également d’évacuer énormément de la charge toxique du trauma.
Sachant que le trauma correspond archétypalement à la mort, le garder intérieurement ne fait qu’empirer le SSPT. Le fait d’exprimer précisément ce qui a été vécu tant d’un point de vue factuel que sensoriel, permet peu à peu à la personne de se définir en dehors du trauma. Car souvent les personnes subissant le trauma sans l’exprimer restent incapables de reprendre leur vie en main car elles s’identifient à leur rôle de victime durant le moment dramatique.
Définir le trauma
L’objectif du thérapeute en faisant un travail précis sur le choc vécu est de déterminer très précisément les zones de la personnalité qui se sont écroulées pendant le drame. Le centre du processus thérapeutique en Shiatsu Holistique® se trouve à cet endroit : déterminer les dégâts pour que la personne puisse travailler consciemment les qualités inverses aux poisons psycho-affectifs ressentis durant de choc.
Trouver l’antipoison
En travaillant avec l’énergétique on apprend à traiter par l’inverse : on réchauffe le froid, on refroidit le chaud, on assèche l’humide, on humidifie le sec, etc. Logiquement lorsqu’il s’agit d’un choc psycho-affectif, le thérapeute suggèrera à la personne de développer la qualité inverse.
Exemple : dans le cas d’un viol, le problème d’irrespect est évident. Dans la plupart du temps les femmes violées vivent dans le présent le même dégout de leur corps qu’au moment du viol. Par le dialogue la personne peut se détacher dans cet exemple des actes commis et en imputer la responsabilité au violeur. Le fait que la violée accepte de donner au violeur sa pleine responsabilité lui permet de reconstruire des valeurs comme le respect, la valorisation et l’affirmation.
Le but est de permettre à la personne de se relever dans le total respect de ce qu’elle est. Et pour atteindre cet objectif, le thérapeute devra encourager la personne dans un travail d’auto-valorisation basé sur la définition précise de sa personnalité.
Après un long travail l’objectif est d’avoir donné les outils psycho affectif qui ont manqué à la personne lors du drame.
Traitement avec le Shiatsu Holistique®
Le traitement devra agir à plusieurs niveaux
- Traitement des conséquences physiologiques :
- Rééquilibrage énergétique global via le Shiatsu Holistique complet® et traitement des Cinq Eléments et des douze méridiens d’énergie. L’objectif sera de redonner une vitalité maximale au corps en l’harmonisant.
- Techniques de relaxation : Ecoute Sacrum© afin de réguler le système nerveux autonome la plupart du temps en hyper-sympathicotonie. Ce travail profond de relaxation a pour but à long terme de permettre à la personne de contrôler les montées de stress et de mieux se contrôler afin de ne plus tomber en état d’inhibition.
- Evitement du conflit : si nécessaire suggestion d’arrêt maladie
- Adaptation du patient à cette situation
- Travail profond sur sa perception de la situation : le syndrome d’inhibition de l’action suggère que le patient n’a pas trouvé jusque-là les ressources intérieures pour solutionner ce conflit. Le thérapeute devra travailler avec le patient afin de lui donner le détachement nécessaire afin qu’il puisse définir objectivement la problématique. Ce qui permettra au patient de comprendre qu’elles étaient les pensées, mécanismes, raisonnements et interprétations automatiques (issus du vécu antérieur, de l’éducation et de l’hérédité) ont été inadaptés dans le conflit. Cette phase de la thérapie devra permettre au patient de croire en sa possibilité intérieure de s’adapter par un travail sur lui-même. Le but à atteindre dans cette phase, est que le patient se revalorise et ait foi dans ses valeurs personnelles ainsi qu’en sa capacité à se relever positivement.
- La mise en place du repositionnement personnel par le patient lui-même afin que la cause du conflit ne soit plus facteur de stress dans le présent et le futur.
- Hygiène de vie et activités-détente
- Un travail de fond devra être fait au niveau de l’hygiène de vie : mise en place d’une diététique appropriée, phases de sommeil suffisantes et appropriées aux besoins spécifiques du patient.
- Développement d’activités dans lesquelles le patient se donnera du temps pour et par lui-même afin qu’il puisse se sentir valorisé et ainsi se détendre puis acquérir une sérénité réparatrice. Le but étant de le couper quotidiennement de toute source de stress ne serait-ce qu’une heure
Il est important que le patient trouve une solution afin de résoudre positivement le conflit qu’il vit. Le fait qu’un travail thérapeutique adéquat lui permette d’être l’acteur de sa propre guérison lui donne la capacité de se revaloriser très positivement et à long terme. Ce, afin d’éviter que le syndrome de désadaptation ne dégénère en syndromes névrotiques, troubles anxieux généralisés et dépression chronique.
Je suis d’avis que la personne pour s’en sortir à long terme doit mettre en place dans son environnement un monde plus juste qui exclue activement et positivement la possibilité que le même drame ne se déroule à nouveau. Lorsque les ex-victimes deviennent les acteurs d’un monde meilleur, elles partagent leur expérience positivement et participent à créer un environnement moins violent pour les générations à venir.
Conclusion
Le syndrome de stress post-traumatique est un drame qui peut arriver et qui touche plus de personne qu’on ne le croit. Bien que cela ne soit pas gagné d’avance, il existe un réel espoir de soigner à 100% une victime. Avec du courage et un gros travail personnel une personne peut sortir de son rôle de victime.
Lorsque l’on voit les statistiques des guerres, des viols et des violences en général, on peut perdre courage. Cependant je peux témoigner qu’un large sourire retrouvé qui illumine le visage d’une personne vaut des millions. Que ce soit en tant que victime, proche ou témoin nous pouvons aider, nous aider en tendant des mains.
Jean-Christian Balmat
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