Alors que l’on parlait peu des maladies auto-immunes il y a quelques années, actuellement elles sont en constante augmentation et elles sont même devenues la 3ème cause de décès derrière les accidents (et maladies) cardiaques et le cancer. Dans cette série d’articles visant à apporter un éclairage différent sur certaines maladies, il m’a semblé évident de parler de ces pathologies encore mal connues.
Qu’est-ce qu’une maladie auto-immune
Les maladies auto-immunes sont des troubles chroniques divers dus à une hyperactivité du système immunitaire à l’encontre des substances et tissus composant normalement l’organisme. Elles touchent plusieurs systèmes physiologiques différents et se manifestent par des symptômes très variés ; cependant elles ont toutes en commun les notions de chronicité, l’hyperactivité du système immunitaire et les dégâts physiologiques, souvent irrémédiables qu’elles génèrent.
Le système immunitaire d’un être humain est un ensemble interactif d’éléments formant un système physiologique cohérent de reconnaissance et de défense qui différencie le « soi » du « non-soi ». Ce qui est reconnu comme non-soi est détruit, comme les pathogènes : virus, bactéries, parasites, certaines particules ou molécules « étrangères » (dont certains poisons).
Anatomie simplifiée du système immunitaire
Le système immunitaire est composé de deux types de mécanisme de défense :
1. Un mécanisme inné ou de défense non-spécifique : peau, muqueuses, acidité gastrique, cellules phagocytaires, larmes ainsi que la réaction inflammatoire et le système du complément[1]. Le système immunitaire inné (aussi appelé immunité non spécifique) est l'ensemble des défenses d'un organisme contre des agents externes. Sa reconnaissance de l'agent infectieux est innée et non acquise, ce qui le distingue du système immunitaire adaptatif.
2. Un mécanisme de défense spécifique : comme l'action dirigée des lymphocytes et la production d'anticorps spécifiques. Le système immunitaire adaptatif est l'ensemble des défenses d'un organisme contre des agents externes qui impliquent une adaptation, c’est-à-dire une reconnaissance acquise de l'agent infectieux. Le système immunitaire adaptatif se subdivise en deux branches :
a. l'immunité humorale : L'immunité humorale, ou immunité à médiation humorale, est l'immunité adaptative liée aux lymphocytes B[2] et à la production d'anticorps. Les anticorps ou immunoglobulines sont des protéines qui circulent dans le plasma et sont élaborées dans les ganglions lymphatiques ou la rate, par un type de lymphocytes, les lymphocytes B. Ces derniers se forment dans la moelle rouge des os, où ils subissent une évolution complexe leur donnant leurs propriétés immunitaires.
b. l'immunité cellulaire : L'immunité cellulaire, ou immunité à médiation cellulaire, est l'immunité adaptative dans laquelle les lymphocytes T jouent un rôle central.
Quelques définitions
Un anticorps est une protéine complexe utilisée par le système immunitaire pour détecter et neutraliser les agents pathogènes (A.P.) de manière spécifique. Les anticorps sont sécrétés par des cellules dérivées des lymphocytes B : les plasmocytes.
Les anticorps constituent l'immunoglobuline principale du sang, aussi on utilise parfois le terme immunoglobuline à la place du mot anticorps, mais cet emploi est abusif.
Dans le cas de maladies auto-immunes, on parle d'auto-anticorps
Les auto-anticorps sont des anticorps (Ac) dirigés contre des éléments de l'organisme qui les a fabriqués. Le nombre de ces auto-anticorps est élevé. Certains de ces auto-anticorps sont plus fréquemment retrouvés dans certaines maladies que l'on appelle maladie auto-immune
Un antigène est une macromolécule naturelle ou synthétique, reconnue par des anticorps ou des cellules du système immunitaire et capable d'engendrer une réponse immunitaire.
Les antigènes sont généralement des protéines, des polysaccharides et leurs dérivés lipidiques. Des fragments d'antigènes appelés haptènes peuvent aussi induire une allergie.
On distingue deux classes d'antigènes,
Les antigènes de classe 1, présents dans toutes les cellules ;
Les antigènes de classe 2, présents uniquement dans les cellules immunitaires.
Les antigènes, en tant que marqueurs des agents étrangers à l'organisme, sont à la base de la réponse immunitaire adaptative. C'est la reconnaissance de l'antigène par les cellules immunocompétentes, directement ou via les cellules présentatrices d'antigène (CPA), qui active l'immunité spécifique.
Ci-dessus en italique : extraits de Wikipédia
Dérèglement du système immunitaire
Le système immunitaire est partout dans le corps. Il est en toutes sortes de molécules petites ou grosses réparties dans l'organisme, en cellules isolées ou groupées en réseaux de ganglions lymphatiques, en organes comme la rate, le foie, le thymus, l'intestin, etc.
Les manifestations pathologiques de la maladie auto-immune, les symptômes, ainsi que les organes ou structures peuvent être très différents mais ont en commun le même mécanisme : le système immunitaire du malade s'attaque à certains constituants de son propre hôte (le soi, c’est-à-dire dans ce contexte, le corps) comme s'ils étaient des substances étrangères. Il produit alors des anticorps dirigés contre le soi (auto-anticorps). Il s'agit en quelque sorte, d'une autodestruction partielle.
Exemples de maladies auto-immunes
· la sclérose en plaques (maladie neurologique auto-immune chronique du système nerveux central. Elle est multifactorielle et ses manifestations cliniques sont liées à une démyélinisation des fibres nerveuses du système nerveux central, cerveau, moelle épinière et nerf optique).
· le diabète de type 1 (jadis appelé « diabète juvénile » ou « diabète insulino-dépendant »)
· les thyroïdites auto-immunes (inflammation de la glande thyroïde)
· la polyarthrite rhumatoïde (maladie dégénérative inflammatoire chronique, elle est caractérisée par une atteinte articulaire souvent bilatérale et symétrique, évoluant par poussées vers la déformation et la destruction des articulations atteintes.)
· la spondylarthrite ankylosante (Spondylarthrite vient du grec spondylos (spondyl) qui veut dire vertèbre et de « arthrite ». Maladie inflammatoire de la colonne vertébrale atteignant surtout le bassin et la colonne vertébrale.)
· la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique intestinale)
· etc.
A noter que la notion même de chronicité de certaines maladies inclassables actuellement, laisse supposer qu’on les classera très prochainement dans les maladies auto-immunes. Exemple : syndrome du colon irritable
Causes possibles des maladies auto-immunes
Version de la médecine allopathique
Les causes sont encore mal connues. On pense généralement que les maladies auto-immunes sont probablement le résultat de causes multiples, telles qu'une prédisposition génétique stimulée par une infection, associée à la présence d'une substance chimique ou aliment qui agissent comme facteur déclencheur.
Des enquêtes de l’OMS démontrent que certaines pathologies comme l’arthrite sont plus fréquentes dans les pays développés. C’est pourquoi certaines maladies auto-immunes sont considérées comme des maladies d'abondance.
Les anticorps sont fabriqués par des cellules appelées lymphocytes B, eux-mêmes sont sous la dépendance des lymphocytes T inducteurs (helper). Il existe donc un défaut du contrôle immunorégulateur des lymphocytes T.
Cette situation peut se produire lorsque le système immunitaire est en contact avec certains micro-organismes ou avec certains médicaments dont les antigènes ont une parenté avec les antigènes du soi, on parle de mimétisme moléculaire : en se défendant contre ces antigènes, le système immunitaire va aussi s'attaquer au soi. Dans les maladies auto-immunes il se produit le même phénomène mais sans cause apparente.
La médecine allopathique est très efficace dans le traitement et voir la régression des symptômes. Cependant elle n’a pas encore les moyens d’agir sur la cause.
Version de la médecine complémentaire
La médecine complémentaire apporte un éclairage différent sur la cause possible de la maladie auto-immune. Loin de concurrencer la médecine allopathique, qu’il est hors de question de remplacer, la médecine complémentaire apporte des solutions originales qui sans être vraies pour tous sont au moins assez efficaces pour ne plus les nier.
Votre système immunitaire qui est censé valider ce qui est familier, le soi et lutter contre ce qui est « étranger », le non-soi, ne fonctionne plus correctement. Plus graves ne « reconnaissant » plus certaines composantes du corps, il va se mettre à en agresser certaines comme des « ennemis ».
On peut dire d’une manière imagée que si le système immunitaire était un ami, celui-ci serait atteint de paranoïa avec phases de crises d’automutilation.
Traitements classiques
Les traitements classiques sont relativement lourds : anti-inflammatoires, cortisone et parfois immunosuppresseurs qui diminuent les symptômes mais ont des effets secondaires inquiétants. Cependant, il est évident qu’ils sont indispensables dans les cas les plus lourds.
Comment agir sur la cause
Le seul point commun unanimement reconnu au niveau des maladies auto-immunes est le dysfonctionnement du système immunitaire. Bien que l’on ignore encore beaucoup à propos de ces pathologies, nous pouvons déjà appliquer tout ce que nous connaissons. Le système immunitaire est partout et surtout aux frontières entre le soi et le non-soi, là où sont trié ce que nous absorbons. On peut reconnaitre là tout le système physiologique (incluant le système immunitaire) allant de la bouche à l’anus.
Une hygiène de vie peut être mise en place afin de réduire l’évolution de la maladie auto-immune.
Soigner l’intestin
· supprimez tous les produits laitiers
· mangez des légumes et des crudités
· ne mangez pas trop de viande
· prenez le temps de mâcher
· buvez de l'eau en dehors des repas si possible.
· supprimer définitivement les sodas, alimentation industrielle en général et la pâtisserie et confiserie industrielle en particulier.
En suivant ces quelques conseils, vous diminuerez autant que possible la surcharge du système digestif
Drainer les toxines et travailler en profondeur
Le corps a des organes qui officient un peu à l’image de « filtres », dont les principaux sont le foie et les reins. Leur drainage est une règle d’hygiène vitale de base et permet de réguler leur fonctionnement.
Les plantes suivantes sont idéales pour drainer le foie et les reins comme nous l’avons vu dans l’article 2 :
· , vous pouvez vous servir des bienfaits des plantes avec : l’Urtica dioica ou ortie pour drainer les reins
· le Taraxacum ou dent-de-lion et le Carduus marianus ou chardon-marie afin de drainer le foie seront très utiles
Pour travailler en profondeur :
· Harpagophytum, Griffe du diable : effets : Anti-inflammatoire (surtout au niveau du cartilage), protecteur du cartilage, antiphlogistique, analgésique. Indications : Rhumatismes : arthrose (maladie dégénérative), arthrite, lombalgies, tendinite, goutte, maux de dos.
· Fraxinus excelsior : traitement de soutien lors de maladies rhumatismales, polyarthrites chroniques, rhumatismes des tissus mous.
Conseil : la constipation ou la diarrhée sont deux extrêmes qu’il faut absolument évité. Si vous souffrez de l’un ou de l’autre, je vous suggère d’appliquer les suggestions alimentaires ci-dessus et de bien drainer le foie et les reins. Si les symptômes persistent consulter impérativement votre médecin sans tarder.
Traiter l’aspect psychosomatique du problème
Les maladies auto-immunes sont l’expression de sentiments d’agression telle, que la personne finit par s’attaquer elle-même. Bien que cela se passe la plupart du temps totalement inconsciemment, la personne souffre très concrètement.
Sur mes vingt ans d’expérience thérapeutique, je peux dire que la majorité des personnes souffrant de maladies auto-immunes qui m’ont consulté avaient en commun une enfance dans laquelle la violence, les agressions et le sentiment d’insécurité étaient présents. J’émets l’hypothèse que l’enfant qui ne peut se prévaloir d’un endroit sûr (le foyer parental), mais qui au contraire se sent constamment agressé, développe un système immunitaire « en alerte rouge en permanence » partant du fait qu’il ne peut clairement poser des limites. Lorsque le comportement dangereux ne reste pas hors du domicile, l’enfant apprend à composer avec ce « non-soi » constamment, à tel point qu’il l’intègre dans un mode de vie où le système immunitaire fonctionne toujours au maximum. Ne se sentant pas en sécurité de manière chronique, ces personnes développent souvent des comportements agressifs dans leurs échanges sociaux…pour se protéger.
Le cas type est une personne qui, n’ayant jamais trouvé de soutien extérieur lorsqu’elle éprouvait des peurs et des angoisses enfantines, se renferme complétement sur elle-même. Muré en elle, elle ne apparait la plupart temps pas dans le besoin d’aide. Elle est souvent résigné et fataliste, semblant assumer son destin (qui lui pèse pourtant lourdement sur les épaules). Elle a un manque de saine agressivité, c’est-à-dire qu’elle refuse le combat : celui de la défense de son plein droit à s’épanouir. Cette impossibilité d’être pleinement heureux à l’extérieur, entraine un mouvement vers l’intérieur autodestructeur.
Cette vie inconsciente négative est résultante d’un choc « acquis ou inné » :
· Les chocs acquis sont tous les événements traumatiques de notre vie depuis notre naissance. Qu’ils soient conscients (ceux dont on parle facilement) ou inconscients (ceux dont on a oublié l’existence), les chocs agissent sur nous. A l’état « dormant » ils semblent inopérants, mais il suffit d’une « pichenette » pour qu’ils se réveillent et se manifestent au travers d’une pathologie.
· Les chocs innés sont ce que l’on appelle les secrets de famille. Ils sont autant de chocs émotionnels dormant au fond de notre génétique. Ils sont parfois assez puissants pour non seulement traverser les générations mais également exploser sous la forme de pathologie alors qu’en apparence toute la famille ne souffre pas
Je suis d’avis que seul un travail de fond sur la perception du monde qu’à la personne atteinte, peut changer quelque chose. Pour que son système immunitaire fonctionne à nouveau normalement, le sentiment de persécution inconscient devra disparaitre au profit d’une confiance réfléchie. L’autodestruction est liée à des sentiments extrêmement négatifs de la personne à son propre encontre. Un processus visant à redéfinir les sentiments que son l’amour, la paix, la sérénité, le respect, la tolérance ne peut être que profondément bénéfique. L’être humain possède en lui des trésors en termes de pouvoir, que malheureusement il expérimente souvent négativement. Le pouvoir de guérison est un don que nous avons tous. Seuls ceux qui y croient le manifestent.
Il ne s’agit pas d’être euphorique mais plutôt de devenir résolument positif. Il n’y a pas d’être humain négatif en tant que tel. Mais il y a des pensées et des émotions que certains choisissent de manifester qu’ils le sont. La maladie auto-immune nous place devant un choix. Celui de croire en l’espoir malgré l’obstacle immense que représente la maladie ou abdiquer, rendre les armes et attendre désespéré.
En tant que thérapeute je veux croire en l’espoir que le terme Vie en lui-même contient. Certaines maladies auto-immunes de par leurs effets très handicapants m’ont fait douter de mon simple droit de venir en aide. Tout comme je crois que l’on peut guérir un corps, je crois en la force positive et porteuse de notre esprit et de notre cœur. Le premier enfer est celui dans lequel l’Homme se plonge lorsqu’il ne croit plus ni dans l’amour, ni dans l’espoir, ni dans la vie elle-même…une petite flamme s’éteint qui pourtant lui est essentielle.
Jean-Christian Balmat
Depuis 1991, nous vous proposons :
[1] Le système du complément est un groupe de 35 protéines connues du sérum, faisant partie de l'immunité innée.
[2] Les lymphocytes sont des leucocytes qui ont un rôle majeur dans le système immunitaire.
Les leucocytes ou globules blancs sont des cellules du système immunitaire.