Sachant que la vie parfaite n’est qu’un idéal, nous avons tous à faire
faire à des termes et des expressions qui sont susceptibles de constituer une
trame éducative toxique. En voici un échantillon…
Tiens-toi bien
Situation classique : les
parents se rendent avec leur enfant chez la grand-tante Agnès, pointilleuse sur
les « bonnes manières ». Les parents demandent à leur enfant, durant
le trajet en voiture, « qu’il se tienne bien ». Durant le laps de
temps où l’enfant est en contact avec la grand-tante, il « se tient
bien » peu importe les remarques désobligeante de cette dernières (du
style : « mon dieu qu’il est mal éduqué », « ne peux-tu pas
rester calme une minute ? »).
Conséquence dans le
présent : l’enfant se met en état d’inhibition
tant verbal que gestuel. De facto celui-ci n’apprend pas à moduler son
comportement face aux gens dans différentes situations, mais fonctionne
« pour faire plaisir à ses parents » de manière binaire : il
agit librement ou le fait pas du tout
Conséquence dans la vie
d’adulte : l’enfant devenu adulte rejoue ce schéma à chaque
fois qu’il rentre en relation avec des personnes qui ressemble à la grand-tante
Agnès : personnes lui étant supérieures hiérarchiquement, personnes investies
d’une autorité par la société (agents de police, juges, professeurs, etc.). Du
coup, en s’empêchant d’agir en mettant en situation sa propre personnalité lors
de pareil événement, il en ressort un peu plus frustré et auto dévalorisé à
mesure que les années s’égrainent. Pire : ces « supérieurs »
peuvent abuser de leur position et humilier la personne sans protestation
apparente de celle-ci !
Cas réel d’un
patient : Mr. P.M m’a consulté à l’âge de 23 ans. Adopté par
deux parents assez âgés et très catholiques, ce dernier n’arrivait pas à vivre
son homosexualité au grand jour. Pire, se sentant redevable envers ses parents,
il se percevait comme un pervers et partait en week-end dans une ville voisine
pour vivre sa sexualité…qu’il n’arrivait à vivre qu’en prenant des drogues
dures. Du coup, il se sentait encore plus coupable devant ses parents et ne
trouvait pas plus la force d’en parler à ses amis à qui il cachait cette double
vie.
Ne bouge pas
Situation classique : les
parents désirant que leur enfant étudie bien durant sa scolarité lui demande
d’obéir sans limite à ses professeurs successifs. Les parents vont jusqu’à
soutenir les professeurs même si ces derniers sont ponctuellement de mauvaise
foi, afin pensent-ils que leur enfant ait les meilleurs résultats possibles.
Conséquence dans le
présent : les professeurs sont investis d’une toute
puissance malsaine par les parents. L’enfant s’écrase, empêchant par la même
occasion le développement d’une personnalité harmonieuse et équilibrée.
Celui-ci brimé en société peut développer des compensations en cherchant à
s’exprimer librement par d’autres moyens : délinquance, toxicomanie voir
dans les situations graves, développement de tendance suicidaire
Conséquence dans la vie
d’adulte : l’enfant devenu adulte rejoue ce schéma à chaque
fois qu’il rentre en relation avec des personnes qu’il investit d’une autorité
sur lui. Contrairement à son enfance il se rend compte après coup qu’il ne sait
que se soumettre devant des gens qu’il estime supérieur à lui. Sa propre estime
se dégrade à chaque relation de ce type. Pour s’en sortir, il trouve un
palliatif comportemental : au mieux l’euphorie publique(en niant son
infériorisation et en prétendant que « tout va bien ! ») ou au
pire dans l’autoflagellation privée (plusieurs formes sont possibles :
automutilation, toxicomanie)
Cas réel d’un patient : Mlle V.P. m’a
consulté à 26 ans. Elevé dans une famille dont les hommes étaient tous très
vulgaires au sujet de la sexualité surtout lors des fêtes de familles systématiquement
très alcoolisées et les femmes tour-à-tour en public à rire des plaisanteries
graveleuses, en opposition avec un dégout manifesté qu’en intimité. L’anamnèse a
révélé une enfance durant laquelle, la fillette fut totalement dégoûtée par
l’attitude des hommes sans pour autant être autorisée à l’exprimer, par des
femmes qui lui demandaient de se taire sans faire d’esclandre. Puis adolescente
elle s’arma d’une carapace sociale sous la forme d’une jeune femme apparemment
indestructible et très provocatrice face aux machos sans pour autant céder à leurs
avances. Arrivé à l’âge adulte, elle se percevait comme indestructible surtout
qu’elle était pratiquante d’art martiaux ce qui renforçait sa perception de
toute puissance. A ses 21 ans elle rencontra un macho dans toute sa splendeur
qui se permis de rompre la distance qu’elle avait toujours gardé avec les
hommes et se permis de lui voler un baiser sans son consentement. Folle de
rage, elle planifia une vengeance car elle n’avait jamais accepté la rustrerie
de ces hommes qui se permettent tout et n’importe quoi avec les femmes. Elle
voulait je cite « qu’il sorte sa queue pour qu’elle la lui coupe… ». Elle
adopta alors la seule attitude qu’elle connaissait et qui avait été efficace
jusque-là : la provocation. Sans entrer dans les détails, elle se retrouva
enfermée dans le dojo de cet homme (car évidemment il fallait qu’il soit en
plus prof. d’art martial) et se fit violer. Elle me consulta en plein syndrome
de stress post-traumatique honteuse de ce qu’il lui était arrivé et
malheureusement incapable d’en parler à sa famille (on la comprend). Sa famille
apprenant la vérité ira jusqu’à dénier la vérité en affirmant que ce n’était
pas un viol (pour maintenir les secrets de famille en place)
Sois beau (belle) et tais-toi
Situation classique : les
parents ayant attendu longtemps leur premier enfant ou ayant décidé de se
limiter à un seul, sont souvent enclin à en faire un enfant-roi. Partant d’un
bon sentiment, ils le placent sur un piédestal.
Conséquence dans le
présent : L’enfant-roi se sent à raison être le seul centre
d’intérêts de ses parents qu’il manipule de plus en plus en grandissant. Privé
d’un cadre éducatif normal, celui-ci ne rencontre que peu d’opposition
lorsqu’il exprime ses caprices démesurés. Couvert de cadeaux et au bénéfice de
permission hors normes, il développe une personnalité pathologique parce que
non-cadrée.
Conséquence dans la vie
d’adulte : l’enfant devenu adulte ressent la société comme
une attaque car celle-ci lui impose un cadre dont il n’a pas l’habitude. Il se
retrouve en situation de désadaptation et est la plupart du temps rejeté par
les personnes au bénéfice d’une éducation normale. L’environnement social lui
enlève son piédestal plus ou moins violemment et il tombe ainsi de haut… et se
brise par terre. Son ego démesuré s’écroule en se brisant, laissant place à une
personnalité mal structurée.
Cas réel d’un
patient : Mme C.P m’a consulté à l’âge de 35 ans. Prenant
rendez-vous pour un mal de dos chronique, l’anamnèse a vite révélé un profond
malaise dans sa vie quotidienne : enfant unique de parents qui lui avaient
consacré leur vie, elle était marié à un riche notaire qui la couvrait de
cadeau matériel : bagues en diamant, voitures de luxe et voyages aux
quatre coins du monde plusieurs fois par année, elle avait retrouvé le cadre de
son enfance : couverte de cadeaux mais dépourvu d’un amour sincère
(incluant un cadre donnant une réelle valeur aux choses). Plus sa vie passait,
plus elle devenait anorexique car il lui manquait l’essentiel : de vrais
sentiments et des limites de vie réaliste. Plus les cadeaux de son mari
affluaient plus son mari la délaissait et plus elle se sentait malheureuse.
Mais non tu n’as pas mal !
Situation classique : les
parents issus de familles niant totalement la souffrance sous toutes ses
formes, élèvent leur enfant en évitant les formes de douleur qu’ils ont
eux-mêmes vécues sans cependant toucher au fond. Considérant ainsi offrir un
monde éducatif parfait à leur progéniture, il dénie toute expression de
ressenti de douleur.
Conséquence dans le
présent : l’enfant rejette la douleur au fond de lui pour
faire plaisir à ses parents. Il finit par se déconnecter de ses souffrances et
devient de plus en plus insensible envers lui-même. Lorsqu’il rentre en contact
avec d’autres enfants, il reproduit le même comportement et est cruel avec ceux
qui expriment leur souffrance extérieurement.
Conséquence dans la vie
d’adulte : l’enfant devenu adulte rejoue ce schéma à chaque
fois qu’il rentre en relation avec des personnes qui souffrent qu’il assimile
forcément à des faibles. Il s’acharne à détruire chez eux toute forme de
faiblesse et devient pour eux un tyran froid et implacable.
Cas réel d’un
patient : Mr. J.B m’a consulté à l’âge de 27 ans. Il
s’estimait en bout de route d’une attitude d’homme fort et insensible qu’il
avait eu les quinze dernières années de sa vie. Il avait été élevé par sa mère,
laquelle avait été abandonnée par son père (qui était étranger) et qui était
handicapée physiquement. Il avait vécu son enfance durant laquelle sa mère
partait très tôt le matin pour travailler et revenait tard le soir exténuée.
Entre les deux, il allait dans une famille avec à sa tête un homme tyrannique
violent qui l’humiliait en le faisant mettre à genoux sur des seuils de porte,
afin qu’il comprenne par la douleur « ses erreurs ». Sa mère férue de
la pédopsychiatre Dolto, le laissait parler de tous ses problèmes :
violence au sein de cette famille dans laquelle il passait ses journées,
racisme dû au fait qu’il avait hérité de son père qu’il ne connaissait pas un
teint hâlé. Par contre, elle s’arrêtait à l’écoute en faisant comprendre à son
fils qu’il n’avait pas le droit de s’énerver contre ses gens qu’elle décrivait
je cite comme « limités ». Plus les années passaient, plus cet enfant
qui devenait un jeune homme accumulait une haine intérieure qu’il n’avait pas
le droit d’exprimer. A quatorze ans il se mit à fumer du cannabis pour
compenser, pensant même au suicide auquel il renonça…pour pas faire mal à
maman ! Il prit un studio à l’âge de dix-sept ans et là il éclata
littéralement en exprimant tout ce qui lui était jusque-là interdit : mots
vulgaires, violence physique, sexualité débridée. Mais le grand drame c’est qu’il
le vivait extrêmement mal : il se percevait comme un homme monstrueux. Il
me consulta me suppliant de l’aider à exprimer ce qu’il était vraiment car il
était parvenu à un point où il faisait peur aux personnes qui composaient son
intimité.
Conséquence inévitable : La création d’une crypte
Ces quatre cas démontrent que l’être humain apprend durant son enfance
au travers de l’éducation ce qui est permis et ce qui est interdit. Pour faire
plaisir à ses parents en particulier et son environnement en général, il se
tait sur tous ce qui est dans ce contexte faux, inexprimable, dégoutant. Mais
ce n’est pas parce que l’environnement fait la sourde oreille que l’enfant ne
ressent pas !! A ce moment, l’esprit humain pour se protéger créé ce que
l’on peut appeler une crypte : un endroit dans lequel son esprit place
tout ce qu’il n’a pas le droit d’exprimer.
Cet endroit noir et caché au fond de l’esprit de l’être en souffrance
lui permet d’apparaitre « normal » aux yeux de son environnement dont
il dépend de manière vitale. Cette crypte peuplée de fantômes hurlants n’existe
que pour lui. Il peut la contrôler tant que la vie extérieure ne lui apporte
pas de souffrances supplémentaires.
Dans le cas contraire la crypte éclate littéralement comme un sac à
merde (terme un peu vulgaire mais qui exprime malheureusement ce qui se passe) aux
yeux de la personne et de son environnement. S’ensuit deux conséquences graves
pour la personne :
1.
Elle se sent totalement minable parce qu’elle
laisse apparaitre au grand jour la honte qu’elle avait cachée jusque-là
2.
Son environnement la rejette très souvent violement
tel un pestiféré, incapable de voir dans le présent ce qui a toujours été dénié
historiquement
Possibilité thérapeutique
Le Shiatsu Holistique est une méthode thérapeutique qui considère l’être
humain dans son ensemble et qui pour appréhender l’aspect psycho-affectif de
l’être humain, utilise un processus d’anamnèse très complet qui a pour but de
mettre en évidence les blessures, les refoulements et les dénies de la personne
en consultation.
Notre méthode plutôt que de chercher à apporter un bien-être superficiel
immédiat à la personne, cherche plutôt à trouver la racine du mal, de la
souffrance au fond de la personne afin de parvenir à l’extraire une fois pour
toute afin de lui donner une nouvelle vie vraiment plus heureuse.
Le thérapeute malgré tous les massages, les actions spécifiques sur les
points d’énergies, la mise en évidence de la problématique par le dialogue
n’est qu’un miroir dans lequel il permet au patient de se voir dans la vérité
aussi dure qu’elle soit.
A partir de ce moment, ce dernier peut s’autoriser à se connecter à
lui-même, à son centre qui contient un pouvoir d’autoguérison sans limites
qu’il sera encouragé par le thérapeute à mettre en œuvre. Par cet étape le
Shiatsu Holistique permet au patient de créer par lui-même son processus de
guérison par et pour lui-même. En le faisant il acquiert une vraie confiance en
lui et ses pouvoirs de changer sa vie afin qu’il écrive son histoire selon sa
conscience.
Jean-Christian Balmat
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