À certains moments
de la vie, chaque être humain doit réévaluer la situation, regarder honnêtement
sa vie afin d’être en mesure de prendre les bonnes décisions. Les temps
changent et chacun doit s’y adapter ou prendre le risque d’être en échec.
Pour être
totalement efficace, la personne doit oser se regarder dans le miroir. Et pour le faire pleinement, elle devra
accepter de se regarder son habit, son maquillage, c’est-à-dire sans le masque
qu’elle revêt lors de toutes ses interactions sociales.
Facile à dire !
Rien de plus simple
à dire, mais tellement compliqué à traduire en actes simples !!
Mon activité de
thérapeute de 24 ans m’a appris qu’au-delà de tout jugement de valeur, certains
d’entre nous vivent de manière chronique des situations d’échecs dans leur vie,
avec des conséquences déplorables sur leur estime personnelle. Évidement en
toute objectivité il est évident les personnes dans ce genre de situation devraient
prendre le temps de réfléchir à leur situation afin qu’il puisse faire les
changements nécessaires afin qu’ils mettent toutes les chances de leur côté
afin de sortir de l’échec et de mettre le cap vers le succès.
Pourtant ils n’y
parviennent pas du tout. C’est au-dessus de leur force. Ils préfèrent continuer
à vivre mal en s’obstinant à garder le cap vers la version la plus triste de
leur vie.
Pourquoi un être
humain ne choisit-il pas forcément le bonheur ?
Pourquoi certains
d’entre nous « attire » la poisse, accumule la malchance et sont
abonnés aux échecs ?
Nous allons
découvrir ensemble de pistes qui sont autant d’explications possibles à ce
comportement courant chez l’être humain.
Faire face à ce que l’on refuse de voir
Se remettre en
question et réévaluer sa vie implique forcément de faire face au miroir que nous présente notre conscience. Ce faisant
c’est tout notre vécu historique qui nous est donné à voir :
1. Réussites et échecs du passé
2. Sensations plaisantes ou douloureuses liées
à chacun des événements de notre vie
3. Éléments que l’on se reproche et/ou que l’on
n’a pas réussi à assumer par le passé, qui depuis nous poursuivre
Se regarder dans le
miroir de la conscience équivaut à faire face à une balance sur laquelle l’être
humain mettrait d’un côté tout le plaisir[1]
et de l’autre tout la souffrance de son histoire de vie.
Revivre les moments
plaisants du passé, redécouvrir au travers d’un album photo à quel point nous
fûmes heureux à certains moments n’est pas une chose difficile.
Par contre, faire
face à ses échecs cuisants, tant relationnels que professionnels ; sentir
à nouveau la douleur extrême qui nous a brisés
ou celle que l’on a produite sur l’autre demande un courage énorme.
La force du non-jugement
La seule chose qui
m’a permis tout d’abord de faire ce travail sur moi dans ma formation de
thérapeute à Paris puis de parvenir à aider des centaines de personnes qui
m’ont accordé leur confiance dans le cadre de séances de thérapie est le non-jugement.
Le non-jugement permet de lever l’omerta, ce
silence pervers dans lequel une personne, un couple, une famille, un groupe
social, une nation ou l’humanité se réfugie, car la simple évocation de
l’événement est extrêmement pénible.
Que de souffrance à
long terme nous endurons afin de soi-disant ne pas souffrir ou faire souffrir
en parlant, en levant ce secret! Les secrets lorsqu’ils contiennent de la
douleur détruisent la personne, manière perverse, car cachée et silencieuse…
Soulager sa conscience
Soulager sa
conscience permet à l’aspect honnête, courageux, bienveillant et sincère de
notre personnalité de s’épanouir et de faire
le juste, le bon le vrai à nouveau (ou de le rétablir).
« Pourquoi le
faire ? Qu’est-ce que l’on en a à faire de la conscience ? »
…sont des paroles que j’entends souvent, car les gens ont souvent tendance à
confondre conscience et religion. Parler de conscience n’a rien à voir avec la
religion et encore moins avec le fait de se mettre à genoux pour se
repentir !!
Sortir de tout sentiment de culpabilité
Le passé est précieux, quelle que soit sa nature, car il
permet lorsqu’il est pleinement assumé et compris d’acquérir une expérience
totalement unique !
Pour y parvenir il faut se
donner rétroactivement le droit à l’échec, car nous ne sommes pas parfaits
et encore moins tenus de l’être ne permanence.
Oser regarder sans méchanceté ni culpabiliser nos échecs
c’est apprendre aussi à aider…en commençant par soi-même !
Ne pas avoir peur du jugement de l’autre
Très souvent, les
gens qui me consultent souffrent de ne pouvoir dire la vérité. Non pas parce
qu’ils sont menteurs de nature, mais ils
ont une peur panique de dire la vérité et que leur entourage les rejette.
Ceci est
parfaitement humain et normal. Chacun de nous est né dans une famille ou
autrement dit un environnement fonctionnement selon de codes, des schémas
relationnels précis, l’équivalent d’une loi. Et lorsqu’un individu transgresse
la loi du clan, il éprouve légitimement la peur du rejet. Et ça il ne peut se
le permettre, car chacun de nous a besoin de chaleur humaine pour vivre.
Donner le pardon à soi et au monde
Lorsqu’on a transgressé
la loi, nous subissons la punition ce de manière très souvent inconsciente
aussi vraie que nous recevons la récompense lorsque nous matérialisons pour le
clan la loi au travers de nos actes, de nos paroles parfaitement en accord avec
celle-ci.
Le seul moyen de ne
pas perdre du temps à se punir et à s’enfermer dans un état de culpabilisation
à effet destructeur est le pardon : offrir une seconde chance à celui qui a
fauté, trébucher…
Se pardonner son
imperfection, ses faiblesses et ses fautes passées et faire de même pour les
autres, tous les autres mêmes et surtout ses pires ennemis. Car nourrir des sentiments
comme la culpabilité, la vengeance, la rancœur à l’encontre de qui que ce soit
n’est que perte de temps.
L’acte de pardon
permet d’avancer en choisissant de faire mieux Ici et Maintenant libre de
toutes dettes passées. Attention je ne dis pas que le pardon libère des dettes
du passé. J’affirme que le mal que l’on a fait à soi ou aux autres doit tôt ou
tard être compensé par du bien, et cela est rendu possible par le pardon.
Se jeter à l’eau
Je trouve la
symbolique de la traversée du fleuve en furie est une excellente image qui
représente parfaitement ce travail. Je m’explique : ce travail se déroule
en trois étapes
1. 1er niveau de vie : l’inconscience : la personne se représente
la vie comme une succession de hasards articulés les uns aux autres de manière
plus ou moins heureuse. Elle n’a pas ou peu conscience du fait que tout effet est généré par une cause (ou
si vous préférez « on récolte ce que l’on sème »), voir le conteste violemment.
2. 2ème niveau de vie : la prise de conscience : la
personne commence à se rendre compte que la vie s’explique, qu’il y a un lien
entre la cause et l’effet. Peu à peu elle admet que le principe de « cause
à effet » implique la responsabilité et la sienne. Elle devient de plus en
plus consciente qu’elle est totalement responsable de ce qu’elle sème et qu’elle
récolte…ce qu’elle mérite. Ne comprenant pas totalement ce grand principe elle
passe par des périodes de déprime parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de
penser « que la vie est injuste avec elle » malgré le fait qu’elle
adhère à la loi de rétribution (principe cause à effet)
3. 3ème niveau de vie : l’acceptation proactive : la
personne accepte son présent comme « juste et bon », car elle accepte
pleinement le bien-fondé de la loi de rétribution. Elle commence à faire la
balance entre le bien qu’elle a fait (le mérite) et le mal qu’elle à générer
(le démérite). Elle se met à consciemment faire le bien autour d’elle non pas
dans l’apparence, mais dans l’esprit de faire ce qui est juste et vrai pour
elle. Elle passe par des périodes de doute horribles, de désespoir et de révolte,
car elle s’est jetée dans le fleuve. Et ce fleuve elle sait que c’est le flot incontrôlé
de ses émotions passionnées que déboulent en furie. Mais elle tient le cap,
apprend à maîtriser la polarisation de ses émotions (amour passionnel-haine,
espoir-désespoir, attirance-répulsion) et comprend enfin que jusque-là elle ne
tenait pas réellement la barre de sa vie, l’abandonnant à ses émotions extrêmes
qui l’ont ballotée dans tous les sens jusqu’à pratiquement lui faire perdre de
vue que sa vraie nature et le propos de sa vie : à pas de loup elle
découvre qu’elle est par nature une âme immortelle « en visite dans un
monde d’illusions impermanent »
Oser se souhaiter le meilleur
Si l’on consent à l’effort
de l’introspection[2]
par son examen de conscience c’est pour avoir une meilleure vie ! Oser
effectuer ce processus et prendre assez de temps afin de définir quels
changements sont à produire en termes de comportements et de choix de vie doit
se faire en osant se souhaiter le meilleur, c’est-à-dire de s’offrir le droit
de marcher vers ses réels objectifs de vie sans concessions.
Définir les vrais objectifs de vie
Définir ses objectifs de vie n’est pas forcément évident. Je vous donne
un exemple : la semaine passée, je rencontrais en consultation une
personne pour la 1ère fois. Il me parla de sa vie professionnelle et
de sa vie privée. Il me dit qu’il avait une copine. Afin de mieux comprendre ce
que représentant sa copine pour lui je le demandais quel sentiment il éprouvait
pour elle. Il me dit du tac au tac qu’elle était la femme de sa vie
indéniablement. Je lui demandai s’il lui avait dit cela et il me répondit que
non. Cela déboucha sur une séance magnifique durant laquelle j’ai essayé de
convaincre cet homme, qui se décrivait lui-même comme très cartésien aimant les
chiffres, qu’il venait de me parler durant une heure d’émotions. Cet homme prit
conscience de cette partie et me dit à quel point il ne s’occupait jamais de
ses émotions (donc n’en tenait jamais compte dans ses processus de prise de
décision)
Ce petit exemple
démontre clairement que parfois l’être humain écoute absolument tout le monde, sauf
lui-même lorsqu’il s’agit de définir des objectifs de vie.
L’objectif en
termes de chiffre d’affaires de l’entreprise qui vous emploie est-il votre objectif ?
Allez-vous partir en vacances là où « tout le monde va » ?
Et si ce soir il y
avait deux lunes qui se levaient dans le ciel ?? Et si vous preniez le
plein droit de vous définir pour déterminer vos objectifs personnels à vous
pour et par vous
Car au final n’est-ce
pas en étant totalement heureux de vivre que vous serez un bon conjoint, ami,
collègue pour les autres ??
Je peux aussi, choisir le dénie
Certains d’entre
nous choisissent de dénier tout ou partie de leur passé en s’insensibilisant et
c’est leur droit. Leur droit de ne pas regarder en arrière, de choisir de
refermer la douleur, de l’enterrer.
Cela fait partie de
droit de chacun de disposer de sa vie. De mon point de vue, le dénie représente
la position antérieure à la traversée du fleuve.
Il me semble que la
traversée d’un fleuve en furie symbolise très bien ce travail sur notre
conscience dont nous avons parlé. Tant qu’à s’y jeter autant être prêt. C’est
pourquoi je respecte celles et ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas faire
ce travail introspectif.
Conclusion
À chacun de nous de
choisir la direction que l’on veut prendre. Pour cela il faut commencer à
prendre ou reprendre en mains le gouvernail de sa vie. Afin d’imaginer puis de
réaliser la plus belle des histoires : votre Vie !!
Puissiez-vous devenir
dans la réalité ce que vous désirez le plus au monde.
Jean-Christian Balmat
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[1] Dans
cet article les termes « plaisir » et « douleur » sont
considérés comme le résultat de l’interprétation de l’encodage par le cerveau humain
de tout ce que les cinq sens amènent en termes d’informations sensoriel. Chaque
acte, chaque chose que nous voyons, goûtons, touchons, sentons, entendons possède
une valeur précise en terme de plaisir-douleur sur l’échelle de notre cerveau.
Le système endocrinien selon la valeur de stimulus déclenchera la sécrétion
d’hormones de plaisir ou respectivement de douleur, ce qui aura des
conséquences radicalement différentes dans le corps physique. Je vous invite à
lire les articles que j’ai postés précédemment sur ce sujet passionnant.
[2] « Introspection » :
dans ce contexte, j’utilise ce terme pour décrire l’acte de faire le bilan de
ses dettes et bénéfices dans cette vie.