lundi 5 mars 2018

Pourquoi et de quoi sommes-nous malades?[1]


 La prolifération des maladies de civilisation est liée à notre richesse excessive, rendue possible par la sédentarité : accès à la propriété, possession de la matière et attachement à celle-ci. Jamais dans l’Histoire le peuple n’a été aussi riche, nageant dans l’opulence matérielle. La civilisation se rend pourtant inconsciemment compte dans son ensemble que l’apport de la matière exogène a un effet péjoratif sur son corps physique.

Elle connaît via la science depuis plus d’un siècle le virus, la bactérie, le cancer, la syphilis, la tuberculose. Pourtant, en appliquant des méthodes presque militaires, à savoir l’éradication pure et simple du « corps étranger », elle se heurte aux mêmes problèmes que les stratèges : la maladie prend le maquis et reprend du terrain. La maladie touche tous les domaines de vie sans laisser l’humanité tranquille. Avec l’apparition du VIH, la civilisation voit même son intimité remise en question.
Après avoir subi des famines durant des millénaires, maintenant que la partie riche de l’humanité mange à sa faim, les dégâts des aliments raffinés et les excès de ceux-ci amènent maladies cardiaques et diabète. Le corps de l’Homme n’est-il plus capable de distribuer ses forces de vie, ni d’assimiler ce sucre, pourtant métaphore alimentaire de l’amour ?

Plus l’humanité pénètre la matière, plus son Esprit se perd. Dans le même temps, les églises se vident et, malgré leurs réactions internes extrémistes, elles ne peuvent rien puisque trop enracinées dans un passé grabataire. Les « sciences » de l’esprit connaissent depuis 100 ans un succès de plus en plus populaire, mais butent sur une barrière chimique. Même contenu, mis sous camisole chimique, l’esprit se révolte, se dérobe à l’encadrement trop serré. L’intrusion des moyens de diagnostic les plus modernes ne permet toujours pas de percer le Secret de l’Esprit.

Malgré les images de synthèse et autres microscopes électroniques, l’esprit se rebiffe. Serait-il plus prudent qu’on l’imagine ou plutôt demanderait-il qu’on le considère avec un peu plus de respect ? La réalité se trouve forcément ailleurs : l’être humain n’est-il pas cet esprit doté du libre arbitre, qualité qui lui permet de changer le cours de son destin ?

La connaissance intellectuelle occidentale dans le domaine de la santé crée un développement des maladies psychologiques proportionnel à sa capacité à maîtriser la matière ! Elle se rend compte que nous pouvons parler d’épidémie, parfois de pandémie à des niveaux transcontinentaux, mais ne parvient pas à contenir la pathologie. La maladie reste un animal sauvage que la civilisation tente de capturer ! N’a-t-elle rien appris de ses échecs colonialistes ?

Nous croyons l’avoir cernée et elle mute. Nous étudions par devant, elle revient différente par l’arrière, plus forte et plus sournoise. Diagnostique-t-on plus sévèrement qu’avant ? L’Être Humain est-il plus fragile que ses ancêtres ? Le matérialisme induit-il des maladies de la psyché et de l’affect de par le vide dans ces domaines ?

L’humanité a appris à mieux s’écouter politiquement, à développer les sciences « exactes » et à les appliquer à grande échelle. Peut-être devra-t-elle maintenant apprendre à écouter la maladie avec les oreilles de son cœur.

La maladie est une disharmonie, un son dissonant dans le corps.

C’est pourquoi les médecines empiriques orientales appréhendent l’humain comme une entité triple, ajoutant l’aspect émotionnel et psychologique au physiologique, tentant de ramener l’harmonie interne.

Il est sûr que les médecines empiriques en général nous amènent dans un processus différent de compréhension de la maladie afin d’apporter une réponse au problème posé par la pathologie. Cette notion « du mal-qui-nous-dit » (la maladie) est une notion qui entre dans un principe évolutif conscientisé, principe tellement nouveau qu’il faudra encore longtemps avant que les masses n’intègrent son essence… à moins qu’un ras le bol général de la souffrance n’accélère ce processus.


                                                                                     Jean-Christian Balmat


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