Elle connaît via la science depuis plus d’un siècle le
virus, la bactérie, le cancer, la syphilis, la tuberculose. Pourtant, en
appliquant des méthodes presque militaires, à savoir l’éradication pure et
simple du « corps étranger », elle se heurte aux mêmes problèmes que
les stratèges : la maladie prend le maquis et reprend du terrain. La maladie touche
tous les domaines de vie sans laisser l’humanité tranquille. Avec l’apparition
du VIH, la civilisation voit même son intimité remise en question.
Après avoir subi des famines durant des millénaires,
maintenant que la partie riche de l’humanité mange à sa faim, les dégâts des
aliments raffinés et les excès de ceux-ci amènent maladies cardiaques et
diabète. Le corps de l’Homme n’est-il plus capable de distribuer ses forces de
vie, ni d’assimiler ce sucre, pourtant métaphore alimentaire de l’amour ?
Plus l’humanité pénètre la matière, plus son Esprit se perd.
Dans le même temps, les églises se vident et, malgré leurs réactions internes
extrémistes, elles ne peuvent rien puisque trop enracinées dans un passé
grabataire. Les « sciences » de l’esprit connaissent depuis 100 ans
un succès de plus en plus populaire, mais butent sur une barrière chimique.
Même contenu, mis sous camisole chimique, l’esprit se révolte, se dérobe à
l’encadrement trop serré. L’intrusion des moyens de diagnostic les plus
modernes ne permet toujours pas de percer le Secret de l’Esprit.
Malgré les images de synthèse et autres microscopes
électroniques, l’esprit se rebiffe. Serait-il plus prudent qu’on l’imagine ou
plutôt demanderait-il qu’on le considère avec un peu plus de respect ? La
réalité se trouve forcément ailleurs : l’être humain n’est-il pas cet
esprit doté du libre arbitre, qualité qui lui permet de changer le cours de son
destin ?
La connaissance intellectuelle occidentale dans le domaine
de la santé crée un développement des maladies psychologiques proportionnel à
sa capacité à maîtriser la matière ! Elle se rend compte que nous pouvons
parler d’épidémie, parfois de pandémie à des niveaux transcontinentaux, mais ne
parvient pas à contenir la pathologie. La maladie reste un animal sauvage que
la civilisation tente de capturer ! N’a-t-elle rien appris de ses échecs
colonialistes ?
Nous croyons l’avoir cernée et elle mute. Nous étudions par
devant, elle revient différente par l’arrière, plus forte et plus sournoise.
Diagnostique-t-on plus sévèrement qu’avant ? L’Être Humain est-il plus fragile
que ses ancêtres ? Le matérialisme induit-il des maladies de la psyché et de
l’affect de par le vide dans ces domaines ?
L’humanité a appris à mieux s’écouter politiquement, à
développer les sciences « exactes » et à les appliquer à grande
échelle. Peut-être devra-t-elle maintenant apprendre à écouter la maladie avec
les oreilles de son cœur.
La maladie est une disharmonie, un son dissonant dans le
corps.
C’est pourquoi les médecines empiriques orientales
appréhendent l’humain comme une entité triple, ajoutant l’aspect émotionnel et
psychologique au physiologique, tentant de ramener l’harmonie interne.
Il est sûr que les médecines empiriques en général nous
amènent dans un processus différent de compréhension de la maladie afin
d’apporter une réponse au problème posé par la pathologie. Cette notion
« du mal-qui-nous-dit » (la maladie) est une notion qui entre dans un
principe évolutif conscientisé, principe tellement nouveau qu’il faudra encore
longtemps avant que les masses n’intègrent son essence… à moins qu’un ras le bol
général de la souffrance n’accélère ce processus.
Jean-Christian
Balmat
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