mardi 30 septembre 2014

La relation à l’autre (article 1)

La relation a l'autre est nécessaire, qui dis-je vitale même; mais également source potentielle de nombreuses blessures.

Dans notre société moderne qui érige trop souvent individualisme en dogme, il est bon de se souvenir que l’être humain a besoin de son congénère pour se développer harmonieusement.

En s’ouvrant à l’autre, nous découvrons une autre perception du monde ainsi que d’autres stratégies de vie, de même que des comportements que nous ignorions sans cette rencontre.

Cette série de cinq articles tente de vous apporter un éclairage différent sur la relation humaine.

Bonne lecture !



Jean-Christian Balmat, Shiatsu Holistique

Mains_copyright pixabay.com_2022




L’autre, ce moi inversé ou le Principe du Miroir[1]


« Comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère ».
Luc 6:42

Nous avons vu que le vrai travail sur soi est évidemment intérieur. Nous avons découvert aussi que Karma amène l'individu à payer ses dettes ainsi qu'à mener à bien des expériences lui permettant d´évoluer en acquérant le fruit de celles-ci. Et que pour ce faire l'Autre nous aide à jouer notre rôle. Il me permet de matérialiser une relation précise.

C'est le Principe du Miroir. L'autre, dans son jeu, sa vie, est lié fortement à moi tant que la rétribution doit durer. Parce que, je vous le rappelle, « ce que je vis ici et maintenant est juste et bon ».

De l'autre, je peux donc apprendre pour mieux grandir. Le regarder avec le détachement de l'observateur m'apportera un enseignement qui me fera gagner du temps dans le processus d'acquisition du Principe Éternel[2] sous-jacent à ce que je vis maintenant.

L'erreur est de croire que l'Autre est extérieur à nous-mêmes pour toujours. Non, celui-ci est le partenaire qui répond lorsque l'on parle, qui nous crie dessus lorsque l'on crie ou au contraire qui pleure selon ce que nous avons tous deux à expérimenter.

En sachant cela, la parole du Christ nous invitant à aimer l'Autre comme nous-mêmes prend toute sa dimension. Lui accorder autant d'attention, d'amour et d'écoute nous permet de pleinement vivre l'expérience que nous vivons dans l'instant.

Le nier correspond à rejeter l'expérience qui se déroule devant nous et à être comme un acteur refusant de jouer dans le film pour lequel il a auditionné !

Bien sûr que notre Ego en prend un coup. Il n'est pas dans son rôle d'accepter Karma, mais au contraire de tout faire afin de nous faire croire que la réalité est ici-bas. C'est seulement dans le monde matériel qu'il est puissant. Par contre, passé le seuil[3] l'ego meurt irrémédiablement et, le bougre, il le sait !

Au-delà de cela, suivre sa Voie en considérant l'autre comme le maître qui m'initie à quelque chose de nouveau fait avancer le travail d´évolution.

Pour mieux comprendre ce principe, pas facile au début, tentez de comprendre avec détachement, de votre confortable siège d'observateur, le rôle de chacun. En général, les deux protagonistes se font face dans la scène en question. Dans ce cas ils sont comme deux objets identiques mais inversés avec un axe de symétrie au milieu. Il arrive aussi que l'Autre soit votre jumeau. Son attitude ressemblera tellement à la vôtre qu'en général vous serez tentés de lui reprocher ses défauts alors qu'en fait vous vous parlez à vous-même.

La clef du Principe du Miroir réside dans l'action juste qui consiste à aimer l'autre, et même notre ennemi, comme nous-mêmes.

Aimer l'autre n'est qu'une des facettes de la pleine et entière acceptation de la Vie. Accepter ce que la Vie nous offre n'est pas facile. Elle nous met à genoux, nous fait courber l'échine ou nous met carrément KO ! Mais accepter c'est se marier, s'accorder aux forces que l'on subit! Les marier en s'y accordant pour apprendre « le corps étranger » afin de grandir sur le chemin de l'évolution. Si on le fait en étant accordé sur les Sept Notes Divines, de la Vie, jamais nous ne risquerons de jouer faux. Si nous doutons du son nous jouerons de manière dissonante, fausse.

Jouer juste nous fait avancer, jouer faux reculer, ne pas jouer stagner. Jouer c'est ÊTRE ce que nous décidons de devenir, pleinement, en se servant de notre corps comme d'un Stradivarius. Les êtres sont des sons et ceux que nous entendons au quotidien sont ceux-là même dont nous avons choisi l'expérimentation par la Loi de la Causalité et la Loi d'attraction[4].

Soyez patients, travaillez sans perdre votre autodérision. L'humour ne blesse que l'ego qui lui n'est pas un rigolo, mais ça vous le savez.


Exercice pratique


Pour comprendre le principe du miroir, essayons de comprendre étape par étape la prise de conscience de l’individu de ce phénomène.



Etape 1 : l’ « Homme qui subit »
Durant une première phase, l’être humain subit sa vie. Il a l’impression qu’il n’a pas le choix et qu’il a un destin qui lui est imposé. Lorsqu’il vit une phase négative il parle volontiers de fatalité. Symboliquement, lorsqu’il a de la chance il remercie le Bon Dieu et lorsque la poisse envahit sa vie il appréhende la venue du diable.

Il subit des influences :
·         De ses ascendants, de par l’éducation et la culture dans laquelle il a grandi (flèches rouges). Il reçoit durant l’enfance des références, des valeurs et des comportements qui, indéniablement, l’influenceront à l’âge adulte en lui donnant la mesure du vrai (de ce qui est permis, autorisé) et du faux (ce qui est interdit). Ce niveau correspond à la structuration de la personne et sa viabilité en termes de capacité à intégrer la société.

·         De son milieu de vie qui l’influence en termes de pensées et d’émotions (éclairs bleus). A partir des valeurs éducatives servant de référence de base, l’individu va grandir et s’épanouir dans un milieu ou au contraire se refermer, s’inhiber. Ce niveau est celui de la capacité d’ouverture de la personne. Fermée elle ne prend aucun risque mais en contrepartie n’apprend rien et fini par s’étouffer. Ouverte à l’extrême, elle s’expose dangereusement. A l’image de la respiration pulmonaire, l’ouverture de la personne équilibrée est cyclique : l’ouverture étant suivie d’une période d’intériorisation-réflexion puis d’une phase d’extériorisation.

·         De son alimentation solide et liquide (diététique) et de ses échanges gazeux. Ce niveau est celui des manques intérieurs que l’individu cherche constamment à combler. Cela se manifeste au travers de toutes les pulsions qui génèrent l’envie, qui génère le mouvement vers l’objet du désir, qui lorsqu’il est atteint procure la satisfaction.



Etape 2 : l’ « homme qui réfléchit »
La seconde phase est celle durant laquelle l’individu se rend compte que ces interactions sociales se ressemblent au cours de son histoire personnelle. Il se rend compte qu’il fréquente des personnes qui ont avec lui des points communs[5].

·         Il se rend compte que sa propre personnalité attire un certain type précis de personnes. Sa nature même l’amène à vivre avec des personnes qui sont compatibles. L’autre devient peu-à-peu l’image inversé de la personne.
·         Il prend conscience que l’action, l’événement n’est possible que si les deux acteurs sont présents. Exemple : la personne se transforme en professeur devant l’élève, mais perd son rôle si ce dernier n’est pas là. La femme devient mère grâce à son enfant. Chacun trouve ainsi sa place dans la société et celle-ci est directement liée avec sa perception intérieure de la Vie et de lui-même. Par contre s’il n’estime pas mériter le respect il fera face à l’irrespectueux, au violent et au violeur.
·         Cela l’implique à tous les niveaux de sa personnalité. Même s’il n’y accorde pas d’attention, chaque action qu’il ressent ou qu’il produit sur l’autre le touche mais si cela peut rester entièrement inconscient.



Etape 3 : l’ « Homme qui agit »

L’étape suivante est celle durant laquelle l’individu s’aperçoit que ses interactions sociales ne sont possibles que si il est là et que celles-ci sont parfaitement logique et explicables. Mais plus que tout il s’aperçoit qu’il peut agir dessus.
·         Il se rend compte que c’est lui qui détermine la qualité et les limites d’une relation. Car une relation n’existe que s’il la nourrit. Il peut alors choisir celles qu’il développe et au contraire celles qui décide de laisser mourir.
·         En acceptant sa juste responsabilité dans la relation, il peut déterminer celle de l’autre. Il comprend alors l’évolution ou l’involution des relations de son passé et parce qu’il a le pouvoir de choisir, il peut en changer la qualité Ici et Maintenant.
·         Il se rend compte que ce qu’il déteste chez l’autre est ce qu’il n’arrive pas à affronter en lui. Ce faisant, il peut effectuer le travail intérieur qu’il convient.


Exercice

Je vous suggère de vous poser les questions suivantes :

Par rapport au point 1 :
·         Quelles sont les valeurs prônées par ma famille et mon éducation ?
·         Quelles furent mes modèles, mes exemples humains, mon idéal de perfection durant mon enfance ? Et par opposition qui me faisait peur ?
·         Quelles sont les valeurs de mon milieu social et professionnel ? Ai-je changé radicalement de milieux au cours de ma vie ?
·         Quelle relation est-ce que j’entretiens avec l’alimentation ? Est-ce que j’y prends du plaisir ou au contraire est-ce que je me contente de « bouffer » ? M’arrive-t-il de compenser un manque affectif en mangeant ?

Par rapport au point 2 :
·         Quel rôle fût le mien au sein de ma famille durant l’enfance ? Et maintenant lorsque je revois ma famille, ai-je tendance à régresser et reprendre mon rôle de l’époque ?
·         Est-ce que j’ai tendance à me comporter avec les autres en reproduisant un comportement familial ?
·         Quel est ma place au travail et au sein de mes amis ? Comment est que mes environnements sociaux et professionnels me décrivent ?
·         Et maintenant, ai-je fondé une famille ou ai-je plutôt concentré mon énergie sur ma vie sociale ?
·         Est-ce mon monde de vie correspond à mon idéal ?
·         Est-ce que je me sens prisonnier d’un comportement (comme par exemple rechercher systématiquement l’attention ou se comporter timidement) ?

Par rapport au point 3
·         Sans que je cherche à faire plaisir à qui que ce soit, qu’est-ce que je changerais à ma façon de rentrer en relation avec l’autre Ici et Maintenant ?
·         Est-ce que je m’autorise à vivre une vie globalement épanouissante et dans tous les aspects de ma vie ? En ai-je l’autorisation intérieure ?
Changer la qualité de nos relations sociales est à la portée de chacun d’entre nous pourvue que l’on s’en donne les moyens en commençant par s’autoriser à vivre le meilleur pour soi et en le donnant à l’autre non pas parce c’est un beau geste de chrétien mais parce que c’est logique en terme d’investissement émotionnel.
A l’époque où les placements bancaires ne sont plus ce qu’ils furent, la relation humaine est une valeur sûre sur laquelle le retour sur investissement est totalement sûr sauf….en terme de délai. La récolte relationnelle est toujours de la même qualité que le semis à long terme.





                                                                                     Jean-Christian Balmat



[1] Extrait du livre « Shiatsu Holistique – Soignez avec vos mains et votre cœur ! » 330 pages. Disponible sur Amazon dès maintenant ! En livre broché 72,21 € E-book Kindle 16,90 €
[2]             Voir le chapitre ¨ Principes Éternels¨
[3]             Voir le chapitre ¨La Clef du Seuil¨
[4]             Pour la définition scientifique : Deux corps ponctuels de masse MA et MB s'attirent avec une force proportionnelle à chacune des masses, et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Cette force a pour direction la droite passant par le centre de gravité de ces deux corps. Extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_universelle_de_la_gravitation Pour la définition adaptée à notre travail : force magnétique de l'être humain qui attire ou repousse, selon qu'il aime, à savoir harmonique avec l'autre ou qu'il hait, à savoir disharmonique avec l'autre.
[5] Comme le dit très bien le langage commun : « Qui se ressemble s’assemble » et « les opposés qui s’attirent »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire